Et on verra bien si les nombreux emprunts qui n’étaient pas tous nécessaires n’ont pas ruiné notre capital social. En tout cas, deux intégrismes s’affrontent qui, sans médiation, sans sagesse et sans nuances, portent les germes d’une rupture sociale, en plus de la rupture politique déjà consommée.
Aux milliers de marcheurs pro Cnrdre doit répliquer ce matin le front dessiné contre le putsch. Au moment où se poseront les chefs d’Etat de la Cedeao dont les éclaireurs, les chefs d’état major sont venus dire hier au Capitaine Sanogo d’appliquer les recommandations du sommet sous régional. En somme, de retourner dans la caserne. Ce que les marcheurs du mardi n’entendent pas de cette oreille, eux qui affichent « touche pas à ma junte ».
L’intégrisme nationaliste contre l’intégrisme démocratique donc. Avec en toile de fond, le Nord qui n’a jamais été aussi proche de cesser d’être Malien. Compaoré et Ouattara devront s’en souvenir, s’ils veulent vraiment aider le Mali à surmonter sa crise. Car le Béninois, lui, par son langage musclé, par une annonce radio et à l’adresse d’un peuple fier, est allé très loin. Trop loin peut-être. Mais à qui la faute ? Le pays n’est plus le même depuis le 22mars.
Adam Thiam
Le Républicain 29/03/2012