Mais l’important, c’est le soulagement des populations de Mopti qui s’apprêtaient à abandonner leurs foyers la mort dans l’âme, l’espoir que la leçon de Konna soulève dans les autres zones occupées, le coup d’arrêt porté à la progression d’un récusable projet de réislamisation. Depuis jeudi donc, dans nos chaumières comme dans nos palais, le sauveur du Mali s’appelle François Hollande. Son engagement devient plus méritoire avec les risques plus accrus qu’encourent désormais ses compatriotes détenus dans l’intrigant entrepôt d’otages que nous avons laissé le Mali devenir.
Ceci dit, Hollande n’a pas agi que par simple tropisme malien. S’il a été si prompt dans la décision, c’est que le verrou de Konna ne sautait que pour le malheur de la sous région ouest africaine, de l’Afrique du Nord et de l’Europe. Car jamais avant Konna, en dépit des avertissements d’experts, le péril n’avait paru aussi global. Tout le monde en est maintenant convaincu d’où le branle-bas général vers le Mai dont l’Histoire s’accélère avec la chiquenaude française. Mais l’hydre salafiste a la vie dure et il ne faut surtout pas vendre la peau de Abuzeid avant de l’avoir abattu.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 2013-01-14 22:19:43