Il a comme mangé les consignes de sa communication, notamment celles qu’il a observées lors du débat contre Sarkozy et a décidé de s’exprimer par rafales, ce qui ne sied pas à un président de France.
Il est aussi vrai qu’à Dakar comme à Kinshasa, l’ombre de Sarkozy n’a pas cessé de hanter le discours de Hollande. Or l’enterrement du passé n’est pas forcément le baptême du présent. En plus, Hollande ne doit pas oublier que tout n’était pas mauvais dans le discours de Dakar de son prédécesseur, surtout l’Afrique des gouvernances de banqueroute avec ses doubles sociétés, sa jeunesse en désarroi, ses Etats fauchés comme des rats d’église mais ses élites indûment richissimes. Par conséquent, on ne peut pas être l’amie de toute l’Afrique : il y a une Afrique à défénestrer bien sûr mais c’est celle dont Hollande a surtout serré la main à Kinshasa.
Et il y a une Afrique à laquelle il faut retirer le biberon : c’est celle des candidats à la présidentielle plus porté sur les fastes que les servitudes du pouvoir. Pour le reste, bravo à la nouvelle relation Afrique-France qu’Hollande promeut à travers sa présence aux cérémonies du mémorial Chebeya à Kinshasa et surtout sur sa position par rapport à la situation au Nord-Mali.
La vie de six otages est sans doute importante mais elle ne requiert pas de déstabiliser toute une région ou d’assister à sa déstabilisation. Indiscutablement, Hollande est porteur de renouveau sur ce plan.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 15/10/2012