Malgré cette forte canicule qui sévit au Mali, Yélimané est en ébullition. Les femmes qui se sont joints à leurs hommes pour réclamer la libération de Bakary Diambou, le porte-parole de Yélimané Dagakaané, ont été réprimées, avant-hier, violement par des forces de l’ordre trop zélées. Les images insupportables de ces amazones de Yélimané, meurtries dans leurs âmes et leurs chairs, qui font le tour des réseaux sociaux a soulevé un tollé d’indignation à travers le monde. Des images qui n’honorent point le Mali. Il est inadmissible que des femmes désarmées et qui ne font que réclamer plus de justice et de considération de la part de ceux qui les gouvernent fassent l’objet d’une violence aussi inouïe. Il y a en effet de quoi susciter l’indignation ! L’on pensait ce «Mali de l’ère du Général Moussa Traoré » derrière nous. Montesquieu ne disait –il pas qu’ « une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ?» Yélimané, longtemps sous le diktat d’une administration aux antipodes de la bonne gouvernance, ne veut plus être piétiné et réclame d’être traité sur le même pied d’égalité que les autres cercles du Mali. Rien de plus normal. Comment peut-on surtaxer une population qui n’a rien attendu de l’Etat pour son développement ? Une population qui a compris depuis belle lurette que prendre des armes contre l’Etat n’est pas une solution au sous-développement. A Yélimané, les infrastructures routières, la santé, l’école…presque tout est financé par les ressortissants du cercle vivants à l’extérieur du pays. Demander une bonne gestion des affaires publiques ne saurait, donc, être un crime de lèse majesté. Voilà tout le sens du combat de l’association Yélimané Dagakaané.
Madiassa Kaba Diakité
Source:Le Republicain.