Les munitions que réclame le ventre gourmand des kalach auraient pu être converties en céréales pour les familles d’un pays dont la seule guerre logique et utile est celle qu’elle doit mener contre les changements climatiques hypothéquant ses campagnes agricoles. C’est d’ailleurs cela toute la faiblesse de l’argumentaire du Mnla qui prétend lever le glaive pour assurer à l’Azawad le bien-être que le Mali n’a pas pu lui donner. Une faiblesse qui est en même temps notre tragédie en tant que nation amenée sur le champ de bataille malgré elle et pleurant des morts qui ne sont, de quelque côté qu’elles surviennent, celles de ses seuls enfants.
Son coût financier dissuasif de part et d’autre, en tout cas pour l’Etat malien qui doit organiser les élections les plus coûteuses de son histoire : voici une des raisons pour lesquelles la sale guerre doit immédiatement s’arrêter et s’arrêter surtout du fait du Mnla qui l’a inconsidérément déclenchée. Son coût humain, on ne le répétera jamais assez, sera lui aussi prohibitif, entre les hécatombes totalement insensées et les risques de fractures nouvelles au sein des communautés septentrionales.
Pire que tout, cette étrange belligérance que le Mali ne mérite pas a tout pour porter un sérieux coup de canif et au Pacte national et au processus démocratique qui l’a rendu possible. Sauf si une épidémie généralisée de sagesse au nord et un peu au sud du 14è parallèle venait changer les orgues de Staline par les guitares de Tinariwen.
Adam Thiam Le Républicain du 23 février 2012{jcomments off}