Ensuite, les carcasses ne sont pas découpées à la scie mais au coupe-coupe et c’est avec l’eau du canal de Baguinéda que les carcasses sont nettoyées. Au même moment, malgré les leçons qui auraient dû être tirées de la piteuse odyssée du code de la famille, les forces sociales se disant marginalisées et méprisées dans le processus de l’assurance maladie obligatoire s’insurgent et font fléchir le gouvernement forcé de battre en retraite et de bredouiller un compromis.
Tout cela quand Koulikoro, semaine après semaine, hurle son ras-le bol et demande, sans succès, le départ d’un gouverneur décrié et dénonce une ville-fantôme du fait du marasme d’Huicoma qui a pourtant été privatisée pour que les choses aillent mieux. C’est l’effet contraire qui en a résulté. Tout comme le coûteux forum de l’éducation, il y a deux ans. Car, les grèves d’enseignants se succèdent venant s’ajouter à ce scandale : des bacheliers de juin 2010 attendent encore en avril 2011… la rentrée universitaire. Même les choses simples comme les élections consulaires dont celle de la Chambre de Commerce réclamées à cor et à cris par les parties prenantes et par écrit ne peuvent pas se faire.
Alors comment dans la dynamique du chaos que nous connaissons, se presser pour faire de bonnes élections en 20012 ? Pourquoi se presser ? Le pays est couché, trahi par ses politiques et ses contre-pouvoirs. Scandaleusement délité et livré à la seule évaluation d’une cour qui cache sa médiocrité et ses magouilles sous les génuflexions et la récusation de la contribution critique. Comme si ce pays n’a pas fait vœu de démocratie, du droit à la différence.
Et comme si, il n’y avait pas eu ici, avant d’arracher la démocratie des centaines de martyrs. Et tout cela pourquoi ? Peut-être pour nous amener au même type de chaos et désolation qui prévalent au Nord. Le chaos et la désolation pour des millions de Maliens vivant des retombées du tourisme et de l’humanitaire en déshérence. Mais une manne pour les groupuscules qui veulent interdire le débat sur cette partie du pays. Ce que nous refusons, quelles que soient les conséquences pour nous. Le pays est un tout. Et il ne saurait y avoir pour nous de parallèles ou de méridiens interdits.
Adam Thiam
Le Républicain 27/04/2011