La chute des autocrates Ben Ali, Moubarak et Kadhafi a libéré des peuples subjugués mais elle a ouvert la boîte de Pandore. Ici, Frères musulmans ou parti islamiste avec pignon sur rue désormais, là, anciens jihadistes infiltrés parmi les insurgés, plus rien ne semble pouvoir endiguer la montée des barbus. A ne pas confondre forcément avec le salafisme qui est, lui, armé et coercitif. Lorsqu’à Tunis,
Le Caire ou Tripoli, les transitions achevées auront installé des régimes islamiques, fussent t-ils modérés, que fera l’Occident ? Se mordre les doigts ? Sur la Libye, ils devraient car personne ne leur offrait autant d’assurance que Kadhafi d’après 2003 qui avait renoncé aux armes de destruction massive, tenu Al Qaeda à distance mais qu’on a renversé sur un prétexte. Mais sur Sidi Bouzid et place Tahrir, l’occident ne devrait pas regretter.
D’abord, il n’est pour rien dans ces deux moments forts de l’histoire du monde, ensuite ce sont des révoltes authentiques et normales. Dans tous les cas, il n’avait pas prévu une si rapide percée de la greffe de la démocratie pan-coranique qui commence à bourgeonner dans les nouvelles Mecque de la liberté.
Adam Thiam
Le Républicain 15/09/2011