Jusqu’à ce jour fatidique de mars où une mutinerie a mis à nu l’inexistence de l’Etat et démontré que la gestion durable de la cité est bien moins une affaire de réalisations physiques que d’infrastructure immatérielle – notamment qualité des process, gestion de la connaissance, rationalité des décisions et efficience des réalisations-. Depuis la mutinerie continue, rappelant cruellement la nécessité de construire une armée républicaine. La ligne civil-militaire est franchie et la notion de junte est dépassée au profit de cartels où des aventuriers politiques s’adossent aux porteurs de kalach et inversement.
Pendant que des seigneurs de guerre sanctuarisant les deux-tiers du pays font prospérer leur multinationale de la coke utilisant la charia pour se blanchir, coupant toutes leurs mains sauf les leurs et sachant qu’ils ne risquent pas plus que les communiqués indignés du gouvernement. C’est là que le Mali emprunte à la Somalie dont le défi est de redevenir un Etat après sa transition. Et c’est là que nous devons nous arrêter, nous ressaisir et travailler tous au retour du pays qui nous appartient mais dont nous sommes tous les jours un peu plus exclus.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 12/09/2012