Il n’a pas oublié le clin d’œil nécessaire aux chancelleries occidentales, à savoir le processus électoral, dont le calendrier est, semble t-il, en cours de programmation pour 2013. En outre, la sécurité alimentaire et le cadre macro économique feront l’objet d’une attention particulière, pour aider les déplacés et les couches vulnérables, et surtout pour permettre «à l’Etat malien de rester encore debout, à la grande surprise de beaucoup d’observateurs».
Seulement voilà Dioncounda Traoré n’a pas parlé des concertations nationales, plusieurs fois reportées par ses soins. Aucune indication n’a été donnée sur leur tenue ou pas, dans un délai proche ou lointain. Or, les concertations nationales constituent la priorité des priorités pour les forces vives de la Nation. C’est un point cardinal de l’Accord – cadre du 6 avril 2012. Initialement, c’est bien cet espace d’échanges entre Maliens qui devait mettre en place, en plus des organes de la transition, le Comité de médiation et approuver la feuille de route. En en décidant autrement, Dioncounda enlève des concertations nationales leur substance et, par la même occasion, les renvoie aux calendes grecques.
Cette hypothèse plausible pourrait engendrer, dans un délai très court, d’autres entraves à la bonne marche de la transition. Car, ne l’oublions pas, une bonne partie des regroupements politiques, et non des moindres, comme IBK Mali 2012, les deux COPAM, la CSM, les forces armées et de sécurité, la société civile, tiennent à ces concertations comme à la prunelle de leurs yeux. En faisant le black out total sur une attente des composantes non négligeables de notre société, on sème les germes d’une nouvelle crise, dont nul ne sait, pour l’instant, où elle pourrait nous conduire. La situation politico-sécuritaire de notre pays est complexe et personne ne doit agir sans les autres. C’est à l’unisson que nous pourrons relever le double défi de la libération du Nord et de l’organisation d’élections libres et crédibles.
Il faudra donc que l’on intègre l’existence du 22 mars 2012, avec l’irruption de nouveaux acteurs sur la scène sociopolitique, et que l’on évite de parler de majorité ou d’opposition jusqu’à l’organisation de nouvelles élections. Il y a beaucoup de corporations et de partis que ne sont pas représentés à l’Hémicycle. Pourtant, ils sont actifs en cette période cruciale de la vie de notre Nation. C’est le cas, entre autres, de la CNAS -Faso Héré de Soumana Sacko et des syndicats.
S’il est vrai que nous sommes dans une transition, les forces politiques du régime défunt ne devraient pas constituer l’ossature du pouvoir actuel. Malheureusement, c’est le cas, avec une restauration en marche. Diango Cissoko en est le symbole. Ce n’est pas tout. Il fait appel au ban et à l’arrière ban du régime d’ATT, avec les nominations d’Ousmane Thiam, Conseiller spécial, Hamed Sow, Conseiller spécial, et Bally Idrissa Sissoko, Conseiller à la communication. Le premier est déjà PCA de la Sotelma. Le deuxième est recherché par l’Union européenne, qui l’accuse de malversations financières. Quant à notre confrère, il a été chassé de l’ORTM par le clan Sanogo pour les raisons que l’on sait. Le revoici encore. La restauration a donc de très beaux jours devant elle.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 2013-01-03 02:44:22