S’il est resté cet homme généreux et compatissant, Ibrahim Boubacar Kéita a dû remuer ciel et terre pour que son frère « Amadou » vienne à Bamako ou Mopti pour porter le deuil de plus près. Nous sommes une nation de solidarité et de compassion. Nous sommes nombreux à avoir espéré que le président Ibrahim Boubacar Keita a tendu la perche, dans un cadre strictement humanitaire et fraternel, à l’ancien président exilé qui est aujourd’hui un fils endeuillé.
C’est de cela qu’il s’agit. Si le président de la République a proposé à son cadet de l’amener pour les funérailles, nous lui tirons le chapeau et nous lui disons que ce geste est la majesté et la dignité de notre nation. Reste alors à savoir pourquoi, le cas échéant, le président Touré n’a pas cru devoir saisir l’opportunité. Cela aurait été le début de quelque chose. Car nous n’aimons pas cet exil.
Cet exil ne grandit pas notre pays. Et tout ce qui peut y mettre fin est pour nous une carte à jouer. Notre voix est modeste mais nous souhaitons qu’elle soit entendue : nous aimerions savoir, dans cette affaire, ce que le président Kéita a fait et comment le président Touré y a réagi.
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 2015-02-25 20:16:26