Le colonel Guindo porté au pinacle dans la capitale pour l’exploit qui lui a été prêté d’avoir mis l’ancien président et sa famille à l’abri alors qu’on tirait de partout, aurait même trahi, voire balancé son patron. Une révélation sismique si la source et le récit sont crédibles. Le cas échéant, le contre-coup du 30 avril ne pouvait donc dès lors profiter à Att. Qui alors ? Le portrait-robot du bénéficiaire et ou du commanditaire n’est pas précis. Mais on a à peine besoin de chercher.
Il serait un ancien collaborateur détesté de tout le cabinet du président et passait pour le candidat d’Att à la présidentielle alors que selon celui-ci, il suffisait d’observer leurs rapports pour ne pas accorder de crédit à de telles supputations. Cité également un officier supérieur qui occupa de très hautes fonctions durant la décennie Att.
Le rôle de l’Ambassade des Usa dans l’assistance au président Touré est également invoqué confirmant ce que Bamako disait tout bas en son temps. Peut-on accorder du crédit au décapant de notre confrère ? Aucun journal même de faits divers ne prendrait le risque d’inventer une histoire aussi grave dont les implications légales sont connues. Donc il y a peu de doute que quelqu’un a parlé. Reste à voir deux choses. S’il dit vrai pourquoi a-t-il choisi de révéler des faits aussi graves ? Ensuite, s’agit-il d’une fuite organisée ? Ou de confidences qui n’avaient jamais été destinées à la presse ? Dans ce cas, à la déloyauté dénoncée de certains collaborateurs, Att va devoir ajouter la longue liste des faux-frères. En tout cas, nous avons eu droit à d’autres pages sombres de la folle chronique du Mali de 2012.
Adam Thiam
Le Republicain
(31 Juiller 2012)