Le Suisse rattrapé par l’histoire aurait probablement rempilé dans quatre ans si sa santé et son âge le lui permettaient. Cette menace est conjurée. L’ homme politique le mieux payé au monde comme l’avait qualifié la presse britannique un moment s’en va. Ni le foot ni la morale ne souffriront de ce départ tardif et inattendu. Et Blatter part le jour où la preuve est quasiment établie que l’institution dont il a fait une sorte de guichet offshore pour grands corrupteurs et corrompus a bien reçu dix millions de dollars de Pretoria.
Malgré son flegme, Blatter aura du mal à convaincre qu’il ne savait pas ou que le cadeau était plus pour construire des stades dans les Caraïbes qu’à faciliter la décision de donner l’organisation du Mondial 2010 au pays de Mandela. Le journaliste d’investigation britannique Jennings qui pendant plus d’une décennie collait au président désormais démissionnaire comme un tique peut exulter. Son répit hélas ne peut être que de courte durée.
Car la Fifa a développé de mauvaises habitudes et elle a trop d’argent. Nettoyer les écuries d’ augias demandera toute l’eau du Lac Léman. Et puis il faudra après se tourner vers la Caf. C’est à dire l’empire de cet autre Blatter, le Camerounais Issa Hayatou qui est un vrai chef africain. D’autant plus à l’aise que le président de son propre pays est encore là en monarque absolu et intemporel et que Nkurunziza peut mitrailler son peuple et être adoubé par ses pairs.
Adam thiam
Source: Le Républicain-Mali 03/06/2015