Or là aussi, les lignes ont bougé, à en croire les résultats de la réunion qui vient juste de se tenir à Abidjan entre les chefs d’Etats major de la Cedeao, dont celui du Mali. Ladite réunion a estimé l’effectif des troupes requise, précisé leur provenance et campé leur mission.
Celle-ci est de venir en appoint à l’armée malienne dans la reconquête du Nord de son pays devenu le « titre foncier » plus des jihadistes d’Aqmi et des cartels de la coke que l’Etat indépendant de l’Azawad. Sur le papier et dans la sous-région, l’assaut paraît imminent. Mais dans la réalité, il y a encore du chemin à faire. Le Cedeao ne peut passer par-dessus la tête du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, garant de la paix internationale. New-York demande un plan exhaustif et pas un communiqué final et il va donc falloir que la sous-région le fasse, elle qui est souvent plus émotive que rationnelle.
Et puis, il va falloir que le gouvernement malien qui a le souci noble de préserver encore des vies maliennes dise comment il va négocier avec Ansardine qui ne semble pas pour l’instant vouloir lâcher Aqmi. Même chose pour les mouvements composés de Maliens mais qui supportent le Mujao. Pas beaucoup d’inquiétudes en ce qui concerne le Mnla qui est le premier vaincu d’une guerre qu’il a commencé et légitimé et qui ne peut plus se sauver la face que par une négociation avec l’Etat malien. Nous sommes depuis peu habitués aux faux départs. Mais quelles que soient les stratégies, la paix et la sécurité au Nord est une urgence incompressible. Pour le Mali, pour le Sahel et pour le monde.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 19/06/2012