Edito : Allez Ami Kane, Papa Hollande arrive !

Edito : Allez Ami Kane, Papa Hollande arrive !
Plusieurs fois nettoyée notre capitale Bamako demeure une ville sale. Les coups de balaie donnés frappent à chaque fois, comme une opération coup de poing, sans jamais s’installer à demeure comme une tâche permanente, avec un suivi constant et assidu.

Parce-que quelque part, l’opération ville propre est menée par des hommes aux mains sales, et qui ne pensent à se livrer en spectacle que lorsque Papa Chirac ou Tonton Hollande arrive.
Visite du président Jacques Chirac en Octobre 2003, le Sommet Afrique-France en Décembre 2005, re-Sommet Afrique-France en 2017, Bamako arrêtera-t-il ses opérations opportunistes de nettoyage pour faire plaisir. On nous assène la preuve qu’on s’en fout de notre santé, qu’on se soucie peu d’un sain et bel environnement qu’il nous faut asseoir, on se préoccupe plutôt du regard de l’ami Hollande. Tout pour asseoir la compréhension et nous obliger à accepter que notre pays n’est et ne sera qu’une sous-préfecture. Qui peut d’ailleurs convaincre sur le contraire ?

Ami Kane est vraiment une brave femme, Madame le Gouverneur est l’homme fort de Bamako. Crainte comme ‘’Django el pistolero’’, à cause de sa droiture et sa ténacité légendaire dit-on. Raison pour laquelle, depuis le démarrage de l’opération, à Sogoninko en Commune VI, à Hamdallaye rue Al Qods et à Lafiabougou en Commune IV, tout le long des rues, des commerçants s’activaient à déporter eux-mêmes leurs kiosques, avant que les troupes d’Ami Kane n’arrivent, renvoyant à l’image du bataillon qui dépose les armes sans batailler.

L’opération ville propre telle que menée est perçue par certains commerçants comme une forfaiture des hautes autorités qui ne s’en prennent à chaque fois, qu’aux menus fretins, des personnes sans moyens, sans défense. Des personnes que les maires ont d’ailleurs autorisées à s’installer moyennant paiement. Alors, si les commerçants déguerpis au bulldozer n’ont que leurs yeux pour pleurer, se sentant à l’abandon, ils ont décidé samedi de transformer la capitale en un champ d’Intifada, où des scènes de course-poursuites n’étaient objet de curiosité pour personne. À quand la sérénité et le sérieux de nos dirigeants, pour entreprendre de vraies actions d’envergure, porteuses et durables?
B. Daou