En tout cas, le président Ibrahim Boubacar Kéita, recevant les ambassadeurs de l’Union européenne et de l’Union africaine n’a pas porté, non plus, de gants. Il a clairement indexé Iyad Ag Ali.
Or il n’est un secret pour personne que la tête de ce dernier n’est pas mise à prix par Alger. Quels résultats attendre de la reprise attendue lundi prochain, dans un contexte de polarisation, de surenchère et de violence. Nul ne s’aventure. Il est expressif que Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne mette des si. Le minimum serait un accord sécuritaire, permettant de geler les positions actuelles de tous les belligérants à défaut de les ramener à celles violées par tout le monde de l’accord de cessez-le feu du 23 mai 2014.
Mais même ce minimum serait un exploit dans la donne actuelle. Les esprits restent échauffés à Gao depuis les manifestations endeuillées contre la Minusma. A Bamako, forces politiques et organisations citoyennes veillent au grain et surveillent les moindres gestes du gouvernement dans le processus d’Alger. Tabankort qui fait depuis juillet des hécatombes est désormais une tragédie.
Ses civils affamés et assoiffés risquent gros du fait de l’encerclement de la zone par le Mnla-Hcua renforcé, semble t-il, par d’impressionnants arrivages de jihadistes. La Minusma et Barkhane, peuvent s’interposer mais les forces onusiennes et leur officier en chef français sont clairement ciblés par la communication du Gatia qui les accuse de prendre parti pour les séparatistes. Et comme pour enfoncer le clou, c’est le Chef de l’Etat lui-même qui annonce que les séparatistes ont pris Agouni, à trente kilomètres de Tombouctou !
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 2015-02-12 20:37:04