Seulement voilà: la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a refusé de faire le même geste que les autres, arguant qu’elle irait consulter d’abord sa base de Kidal. Un argument compréhensible dans un système démocratique. Mais tout porte à croire que c’est du dilatoire. Elle n’aura pourtant qu’un seul choix: parapher le texte, avant sa signature au cours d’une cérémonie officielle à Bamako.
Elle n’a aucune porte de sortie, puisque les négociations sont terminées. Aucune autre transmutation ne peut être apportée au projet d’accord. C’est fini. C’est à prendre ou à laisser.
La Coordination des mouvements de l’Azawad a intérêt, en toute humilité, à parapher le document. Elle a davantage de dividendes à gagner en acceptant le texte, puisqu’il permettra d’atténuer immédiatement les souffrances de ceux qu’elle prétend défendre, de ramener la paix dans la zone, de s’attaquer aux véritables problèmes de sous-développement de «l’Azawad», pardon, des régions du Nord du Mali.
La Coordination des mouvements de l’Azawad ne doit pas rater le coche, le rendez-vous de l’honneur, le rendez-vous du pardon, de l’oubli volontaire, du don de soi pour un Mali uni, indivisible, démocratique et laïc.
Elle doit comprendre que le monde a changé et que le vent qui souffle n’est pas en sa faveur. Les petits groupes de lobbies qui la trompent, en susurrant à ses oreilles des inepties, ont atteint leurs limites. Ils ne peuvent plus rien lui apporter. Certains, à l’image de la coopération suisse, se sont déjà débinés.
Le réalisme voudrait que cette Coordination revienne très tôt vers la médiation pour lui dire: «nous avons consulté la base. Elle était en colère. Elle ne voulait pas du document, mais nous sommes parvenus à la calmer, à lui expliquer que c’était un bon texte. Finalement, elle y adhère». C’est ce qu’on attend fermement de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Tout autre scénario serait suicidaire pour l’organisation. Aujourd’hui, tout le monde aspire à la paix. Si des comportements anti-paix arrivaient à être développés, sans ménagement leurs auteurs seraient matés, à la fois par les milices d’auto-défense, les forces armées maliennes et, bien sûr, la MINUSMA, dont la mission principale reste la stabilisation du Mali.
Alors, que la Coordination des mouvements de l’Azawad sache raison garder, qu’elle revienne en famille la tête haute, après tant d’années d’égarement. Qu’elle sache que sa place est toujours là. Elle n’est pas occupée. Qu’elle revienne rapidement pour qu’ensemble nous bâtissions le grand Mali, notre Maliba à nous tous.
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre 2015-03-05 14:23:10