Après une première tentative infructueuse, c’est finalement le jeudi 11 février 2021 que la 43ième session du Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger s’est tenue à Kidal.
Les autorités maliennes se targuent d’avoir pu tenir cette réunion et surtout d’avoir vu flotter sur le toit du Gouvernorat, du camp de la MINUSMA et celui du Mali, le drapeau malien.
Elles crient déjà victoire, pour avoir pu tenir cette session du CSA à Kidal quand cette ville était presque interdite aux autorités de Bamako après la débâcle de l’armée en 2014.
Les autorités maliennes me paraissent naïves, car elles n’ont jamais compris la stratégie de la Communauté internationale et des irrédentistes de Kidal, qui est de faire juste des concessions superficielles, mais sans jamais renoncer à leur dessein séparatiste avec le reste du Mali.
C’est par une ruse que la France et son bras diplomatico-militaire qui est la MINUSMA, sont en train d’appliquer à la lettre le fameux Accord pour la paix et la Réconciliation.
Les membres de la CMA ont répété à satiété que l’Accord sera appliqué intégralement, sans qu’on en change une seule virgule ni déplace un point.
Pour la France, l’application de l’Accord est une question de survie économique à long terme et elle se dit intraitable quant à son application.
Sinon, comment comprendre qu’on puisse tenir une si importante réunion sans mettre à l’ordre du jour la relecture de l’Accord comme cela avait été souhaité par les maliens dans leur écrasante majorité.
Comment ne pas intégrer l’opinion générale opposée à l’application in extenso de l’Accord pour la paix et la réconciliation ?
Si le seul fait de tenir la réunion du CSA à Kidal avec un nombre important des membres du gouvernement, suffisait pour dire qu’il y a de véritables avancées dans la mise en œuvre de l’Accord, alors les autorités maliennes seraient bien naïves.
Elles semblent tombées dans le piège de la Communauté internationale qui n’a qu’un seul agenda, la partition du Mali et sa Somalisation.
Tous les actes positifs posés par les dirigeants de la CMA, sont faits à dessein pour séduire les autorités maliennes afin que la mise en œuvre de l’Accord puisse être diligentée.
Les opposants à cet Accord, qu’ils ont qualifié de celui de la dislocation du Mali, n’en démordent pourtant pas, ils sont même vent debout et entendent s’opposer par tous les moyens légaux à l’application de l’Accord en l’état.
Les autorités de la Transition, si tant est qu’elles sont là pour œuvrer au bien être de toute la population malienne, elles doivent alors être à l’écoute de cette même population, sans malice, ni autre calcul.
Donc, en appliquant l’Accord en l’état elles creuseront encore un large fossé qui les séparerait de leur peuple et s’exposeront à la vindicte populaire.
Youssouf Sissoko