Edito : 2017, une année décisive pour le Mali

Le Mali a terminé l’année 2016 par une vive polémique née à la suite d’un supposé accord de réadmission des migrants présumés maliens qui se trouveraient en situation irrégulière dans l’espace Schengen, signé entre notre pays et l’Union européenne. Cette polémique a failli mettre en mal la cohésion nationale à cause de la tension qu’elle a suscitée dans notre pays et au niveau de sa diaspora.

Est-ce là un signal fort des défis qui attendent le Mali en 2017? La réponse est assurément oui ! En effet, l’année 2017 est une année décisive pour notre pays, paralysé par la plus grave crise de son histoire depuis 2012. Les autorités du pays doivent se montrer plus imaginatives pour venir à bout de cette crise d’ici 2018. Pour ce faire, il urge de mettre en œuvre des actions urgentes allant dans le sens du rassemblement de toutes les couches sociopolitiques du pays. La conférence d’entente nationale dont la tenue est annoncée courant le premier trimestre 2017 pourrait être l’occasion idéale qu’il ne faut pas rater pour arriver à cette fin. Si le Mali doit sortir de sa crise, il est indispensable que ses fils se retrouvent, parlent d’une seule voix pour trouver une unanimité autour de la patrie. De cet impératif de réconciliation nationale dépendra l’avenir du GRAND MALI que l’on veut voir s’affirmer au firmament des nations respectées.

Ce défi incombe à tous les responsables politiques de tous bords.
Autre défi à relever en 2017, c’est l’insécurité. Il faut immédiatement trouver des solutions appropriées à l’insécurité généralisée dans le pays et qui a surtout empêché la tenue des élections communales dans certaines parties du pays. Une atteinte grave à la souveraineté de notre pays, voire un affront pour un pays héritier de grands empires et des grands guerriers. Cela doit être réparé au plus vite si nous ne voulons voir les Soudjata Kéita, Firoune, Babemba Traoré, Da Monzon Diarra… se retourner dans leurs tombes. Tous ont fait honneur à notre pays. Devrons-nous oublier leur héritage ? Que nenni ! Nous devons braver cette insécurité du nord comme au sud pour que le Mali exerce la plénitude de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Et pour que le citoyen malien partout où il se trouve bénéficie des services de l’administration de son Etat.

Si cela n’est pas fait, sera grand le risque de désintégration du pays. Qu’à Dieu ne plaise. Nous ne pouvons plus continuer à apprendre à vivre avec les attaques çà et là. On ne doit plus permettre aux bandits armés de nous empêcher de circuler sur notre territoire comme nous le voulons. Comment comprendre que pour se déplacer dans notre pays nous devons passer par une organisation onusienne qui se plait dans la crise? Il faut mettre fin au verrou de la Minusma qui s’est rendue incontournable pour tout déplacement dans notre pays. En effet, pour se déplacer dans le nord du Mali aujourd’hui, il faut obligatoirement affréter un avion de la Minusma. Cela ne peut plus continuer. Chaque Malien doit pouvoir circuler comme il l’entend dans son pays sans se faire attaquer ou sans prendre un laissez-passer qui ne dit pas son nom à la Minusma. L’organisation onusienne doit davantage s’atteler à sa mission essentielle qui est la sécurisation des populations civiles. Tous les jours, les populations sont attaquées sous ses yeux sans qu’elle n’apporte une réaction appropriée. Elle donne l’impression de se complaire dans l’enlisement de la crise.

Si tout cela n’est pas résolu avant 2018, date de l’élection présidentielle, notre pays ne sera pas à l’abri du chao souhaité par ses ennemis qui entretiennent le secret espoir que le Mali perdure dans cette crise pour leurs propres intérêts. Il est donc urgent que les autorités en chargé du pays agissent vite, et très vite, pour relever ces défis. C’est ce qui fait que l’année 2017 est décisive pour notre pays, en tout cas, s’il doit sortir de sa crise.
Youssouf Diallo