Donald Trump le 17 mars 2017 à la Maison Blanche / © AFP / SAUL LOEB
La Maison Blanche a assuré vendredi qu’elle n’avait pas accusé le Royaume-Uni d’espionnage, tandis que Londres a dit avoir reçu des assurances que cela ne se reproduirait plus dans une tentative de clore cet incident diplomatique.
Le président républicain Donald Trump avait accusé début mars son prédécesseur Barack Obama de l’avoir mis sur écoutes. Jeudi, le porte-parole de M. Trump, Sean Spicer, avait – sur la foi d’un reportage de la chaîne américaine Fox News – laissé entendre que le GCHQ, l’agence de surveillance britannique, les avait menées.
« Ces accusations sont profondément ridicules et doivent être ignorées », a réagi un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May. « Nous avons clairement dit cela à l’administration (américaine) et nous avons reçu l’assurance que ces accusations ne seront pas répétées », a-t-il ajouté.
Plus tôt, le GCHQ avait également qualifié d' »absurdes » ces accusations de la Maison Blanche.
« Elles sont absolument ridicules et doivent être ignorées », a déclaré un porte-parole du Government Communications Headquarters (GCHQ) dans un bref communiqué.
Contacté par l’AFP, le service de presse de l’agence de surveillance a précisé que ce genre de mise au point de sa part « n’était pas inhabituelle mais que le ton l’était peut-être ».
Theresa May, le 17 mars 2017 à Cardiff / © AFP / BEN STANSALL
Selon une source à Londres, l’ambassadeur britannique aux Etats-Unis Kim Darroch a rencontré Sam Spicer.
La Maison Blanche a confirmé que M. Darroch et Mark Lyall Grant, conseiller à la sécurité nationale de Theresa May, avaient rencontré Sean Spicer et le conseiller à la sécurité nationale américain H.R. McMaster pour régler ce différend.
Préoccupations
« L’ambassadeur Kim Darroch et Sir Mark Lyall Grant ont exprimé leurs préoccupations à Sean Spicer et au général McMaster », a-t-elle précisé.
Au cours de l’entretien, « M. Spicer et le général McMaster ont expliqué que M. Spicer faisait simplement référence à des articles publiques, sans reprendre à son compte aucune théorie spécifique », a-t-elle ajouté.
Sean Spicer, porte-parole de l’exécutif, le 9 mars 2017 à la Maison Blanche / © AFP / JIM WATSON
Donald Trump a accusé début mars sur Twitter l’ex-président Barack Obama d’avoir ordonné la mise sur écoute de ses lignes téléphoniques, sans fournir de détail, ni aucune preuve à l’appui de cette allégation.
M. Obama, par la voix de son porte-parole, avait rapidement démenti. M. Trump avait ensuite demandé au Congrès d’enquêter.
Deux semaines après le tweet, le juge Andrew Napolitano affirmait, dans un sujet de Fox News, que le président Obama « n’a pas utilisé la NSA, il n’a pas utilisé la CIA, il n’a pas utilisé le FBI et il n’a pas utilisé le ministère de la Justice », affirmant que c’est au GCHQ qu’il avait fait appel.
Alors que l’affaire ne cesse de rebondir et que la Maison Blanche chercher à justifier l’allégation par tous les moyens, Sean Spicer, bombardé de questions lors de son point de presse quotidien jeudi, avait assuré que le président « maintenait » ses accusations. A l’appui, il citait le programme de Fox News avec le juge Napolitano.
La puissante Commission du renseignement du Sénat américain a affirmé jeudi ne disposer d’aucune preuve étayant les accusations de Donald Trump.
(©AFP / 17 mars 2017 18h47)