La différence avec 1990, c’est que, pour une rare fois, les armes n’ont pas parlé pour revendiquer. C’est de manière pacifique que cette doléance a été formulée, à la fois à Ménaka et à Kidal, par des jeunes écoliers et des femmes manipulés par des leaders communautaires, de fractions et des élus locaux, ainsi que par des députés, tous tapis dans l’ombre. C’est bien cette grande lâcheté qui caractérise une bonne partie des leaders de ces deux localités de notre pays.
Tous passent à Koulouba pour signifier à ATT leur loyauté, leur engagement pour le pays. Mais, dès qu’ils sortent de la Présidence, ce sont des actions de subversion qu’ils mènent. Souvent, eux-mêmes créent les problèmes et se présentent chez le chef de l’Etat pour, disent-ils, aider à trouver la solution. Ce sont les mêmes qui aiguillonnent la situation actuelle pour se retrouver, l’un de ces jours, désignés comme médiateurs, facilitateurs, hommes de bons offices, personnes ressources et que sais-je encore?
Cette revendication utopique du MNLA est une provocation, voire une insulte, pour notre pays. Rien ne peut justifier cette démarche, puisque, depuis le 11 avril 1992, date de signature du Pacte national, des efforts réels ont été déployés par la 3ème République pour améliorer la situation dans cette partie du Mali. Des infrastructures éducatives, sanitaires, hydrauliques ont été réalisées et continuent d’être exécutées. Il est vrai que les besoins sont énormes et que tout ne pourra pas être fait en un, ou deux voire trois, mandats. Combien de projets ont été financés à l’intention des jeunes? Combien de personnes ont intégré les différents corps de l’armée et même de la fonction publique.
Loin de nous de dire que cela est suffisant. D’autres actions sont en cours, avec le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au nord (PSPSDN). Ce sont 32 milliards de nos francs qui sont en train d’être investis par le Président de la République, Amadou Toumani Touré, afin de construire des infrastructures sécuritaires (police, gendarmerie, camps de garde, camps militaires), des équipements marchands et des bureaux et logements pour l’administration. Sans oublier les activités génératrices de revenus à l’intention des femmes et des jeunes désœuvrés.
Sans sécurité pas de développement. Et, manifestement, il existe des ennemis du développement du Nord dans le Nord. Il s’agit des grands trafiquants qui s’intéressent à la drogue, aux armes, aux humains. Ce sont les mêmes qui enlèvent les voitures des ONGs, des partenaires au développement et même de l’Administration d’Etat. Ces trafiquants sont en collusion avec des leaders de la zone. Souvent ce sont leurs rejetons qui se muent en bandits. Voici l’autre grande lâcheté de certains leaders de cette partie du Mali.
Il est dommage qu’au moment où une forte délégation gouvernementale, conduite par le ministre Kafougouna Koné, sillonne les trois régions du Nord, pour accueillir dignement nos compatriotes revenus de Libye, des manipulateurs poussent des enfants dans la rue pour revendiquer l’impossible. Parce que, pour rien au monde, le Mali ne cédera une partie de son territoire à qui que se soit. Autant il y a des adeptes de la lâcheté parmi les populations de Ménaka et Kidal, autant il y en a quelques uns qui sont honnêtes, à l’image du Colonel Elhadj Gamou, lequel a toujours répété que seul le drapeau vert, jaune et rouge flottera dans les régions du Nord, tout comme au Sud.
C’est le cas aussi du Colonel Hassan Ag Mehdi, qui déclarait dans notre édition N°214 du jeudi 20 octobre 2011: « Nous défendrons le Mali jusqu’à la dernière goutte de sang». Qui dit mieux! A suivre.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 02/11/2011