Mais je sais que mon apprentissage monte à ma tendre enfance », se souvient néanmoins Yacouba Doumbia. Mais, il y a environ 15 ans, qu’en plus de sa principale occupation qui est la culture de ses champs, il joue le « simby », à ses moments perdus, de village en village, de contrée en contrée. « Je suis à la tête d’un groupe de trois personnes : moi, mon épouse Mariam Diabaté qui m’accompagne à la chanson et Baba Keita qui joue le second simby », a-t-il indiqué.
En plus de l’animation des baptêmes et des mariages dans sa contrée, Yacouba Doumbia est sollicité par les chasseurs pour animer leurs manifestations nocturnes. « Je joue pratiquement la musique des chasseurs au Simby. C’est ainsi que je suis le plus souvent sollicité par des chasseurs dans la zone de Kangaba, mais je vais souvent jouer jusqu’en Guinée, dans la localité de Siguiri et environs », a-t-il précisé. Dans sa carrière d’artiste, il a déjà tâté le terrain de la production discographique. En 2003, il a mis sur le marché discographique un album de 8 titres. Mais, faute de promotion de la part du producteur, ce chef d’œuvre est passé inaperçu au Mali et dans la sous région.
Et, loin de décourager l’artiste, cela fut pour lui une source de motivation. « Avec cet album, je me suis rendu compte de l’énormité de la tâche qui m’incombe dans la promotion de cet instrument que je considère comme un héritage culturel qui ne doit jamais disparaître », a-t-il déclaré. Dans la recherche des voix et moyens pour la pérennisation de l’instrument, Yacouba Doumbia et les deux autres membres de son groupe ont séjourné à Bamako. Ils ont rencontré plusieurs acteurs du monde culturel malien, notamment Massambou Wélé Diallo. Le Maestro a salué la volonté affichée par Yacouba Doumbia de se battre pour la pérennisation du Simby. Il a surtout salué son engagement à se mettre au service des plus jeunes qu’il compte initier au jeu de l’instrument.
Mais, Massambou Wélé Diallo a estimé que le Simby, à l’instar d’autres instruments traditionnels maliens ou même africains, mérite d’être associé à d’autres instruments modernes de musique, afin de lui assurer une promotion internationale. Si Yacouba Doumbia arrive à se mettre à l’école de Massambou Wélé Diallo, personne au Mali, en tout cas, les observateurs du secteur musical, ne seront surpris de son succès qui va dépasser les frontières de notre pays, tant maestro a la latitude de faire un dosage savant entre la tradition et la modernité, pour titiller les oreilles des mélomanes.
Assane Koné
Le Républicain 16/06/2011