Même les profanes ont compris que le refus d’adopter la politique de ses moyens à défaut d’avoir les moyens de sa politique, a davantage enfoncé notre pays, et nous a conduits à bien des échecs. Des échecs cuisants là où le Mali pouvait tisser des alliances bénéfiques au lieu de griller inutilement et sans lendemain, toutes ses cartes. Pire le Mali a créé des frustrations en maintenant jusqu’au bout sa candidature à la présidence de la BAD alors que le Tchad est dans la course. Ce pays qui n’a lésiné sur aucun moyen matériel et humain pour lutter contre les Jihadistes dans le nord du Mali.
Comme les mêmes erreurs conduisent aux mêmes échecs, outre la BAD on peut citer aussi les candidatures maliennes à l’OMS, et aussi dans une certaine mesure au Secrétariat général de la Francophonie. Le président IBK à force de voyager, de ressembler à un pigeon voyageur, a accumulé erreurs sur échecs diplomatiques. Des soutiens cumulés du Mali aux deux ou trois élections précédentes auraient pu mieux préparer notre pays, consolider ses amitiés avec les pays qu’il aura soutenus, pour nous permettre d’aller à la conquête de postes à la tête des institutions internationales plus accessibles.
Avec l’échec du candidat malien au poste de la présidence de Banque africaine de développement (BAD), le troisième sous son mandat après celui de Dr. Fatoumata Nafo à l’élection au poste directeur régional de l’OMS pour l’Afrique et du désistement du Dioncounda Traoré au poste du secrétaire général de la francophonie, les Maliens s’interrogent sur l’opportunité des voyages d’IBK à l’étranger qui ont déjà coûté des milliards de F CFA au Trésor public.
En effet, incapable de mobiliser des investisseurs étrangers pour le Mali, le Président IBK semble aussi échoué sur le terrain diplomatique malgré ses nombreuses visites dans les pays amis. Toutes les candidatures maliennes aux institutions internationales alignées et soutenues par son gouvernement se sont soldées par un échec.
Pourtant, il avait fait le serment aux Maliens de ne menager aucun effort pour faire promouvoir ses cadres dans les grandes instances internationales. Mais c’était sans compter sur sa politique surréaliste et de marchand d’illusions, qui le conduit à des milliers de kilomètres de Bamako laissant ses compatriotes dans la détresse et sans assistance. Alors question : qu’est-ce que les nombreux voyages du Président IBK à travers le monde ont apporté au Mali ?
En tout cas, les faits sont têtus. Car la récente défaite du candidat malien à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), que son régime a essuyé de la plus mauvaise manière, en dit long sur son influence dans la sphère diplomatique. Car le candidat malien, donné pour favori dans cette joute pour la présidence de la BAD, s’est fait humilier. Il aurait été éliminé dès le premier tour. C’est donc dire que ses nombreux voyages ces temps-ci à travers l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique ne riment qu’avec tourisme.
Youssouf Z KEITA
Source: Le Républicain-Mali 02/05/2015
