Notre pays organisera en 2012 des élections générales (présidentielle et législatives). A une année de cette importante échéance pour la classe politique, certains partis ne savent pas encore à quel mécène se confier pour mobiliser le nerf de la guerre : l’argent. Ayant leurs caisses désespérément vides, les principaux candidats à la succession du président Amadou Toumani Touré rasent présentement les murs des éventuels bailleurs de fonds nationaux comme étrangers.
C’est le cas, nous a-t-on appris, du Rassemblement pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Keïta. Sous le couvert de l’anonymat, un des élus de ce parti a lâché le morceau : « les caisses du parti sont vides, raison pour laquelle IBK est en train de faire le porte-à-porte à l’extérieur ». Comme pour dire qu’après l’épopée 2002-2007, qui avait vu le RPM faire une démonstration de force en termes de nombre de députés et conseillers faisant de lui la seconde force politique après l’Adéma, cette formation politique n’est plus sûre de rien pour son avenir et devra subir une nouvelle descente en enfer. De 44 députés à seulement 11 en 2007 et plus de 2000 conseillers à seulement 900 aux termes des communales de 2009. Or, une vérité bien établie est que lorsqu’on a plus d’élus, on a plus d’argent grâce à la cotisation imposée à chacun d’eux. A cela, il faut ajouter le fait que le Rpm depuis 2007 n’a plus de ministres et n’occupe la présidence d’aucune institution de la République alors que de 2002 à 2007, deux ministres Rpm étaient dans le gouvernement et IBK présidait l’Assemblée nationale. Il y va que les opérateurs économiques vous tournent le dos dans cette situation. Il reste à l’ancien Premier ministre d’aller voir ses camarades de l’International socialiste comme Laurent Gbagbo ou le fils d’ancien soutien financier comme Aly Bongo.
Mais, son parti n’est pas seul à connaître les difficultés. Du côté de l’Urd, on n’est pas non plus sûr de pouvoir récolter les fonds nécessaires à la campagne. Soumaïla Cissé qui s’était distingué en 2002 par l’immensité des moyens déployés pour sa campagne présidentielle, aurait rejeté à plusieurs reprises les budgets présentés à lui par la direction de son parti. La même menace pèse sur l’Adéma-PASJ dont la commission financière présidée par l’inspecteur des douanes, Zoumana Mory Coulibaly, risque de ne pas suffisamment mobiliser de moyens. Les barons n’étant pas sûrs de parvenir à un candidat de consensus, attendront jusqu’à la dernière minute avant de mettre la main à la poche. Au Parena, au Cnid comme chez tous les autres, les perspectives ne s’annoncent guère meilleures. Dans cette crise financière générale, seul le PDES est aujourd’hui certain de disposer de moyens suffisants pour bien figurer en 2012. C’est l’avantage d’être au pouvoir.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 16/12/2010