L’espoir est permis, relativement à la découverte d’un vaccin efficace contre le virus ébola. Il nous est en effet revenu hier qu’un consortium international sans précédent a été créé afin d’accélérer des essais multi-sites collaboratifs sur le candidat-vaccin contre le virus ébola. Mieux encore, lesdits essais vont prendre effet au plus dans vingt (20) jours, selon un communiqué parvenu à notre Rédaction. Le texte relève ce qui suit : «Dès septembre, un candidat-vaccin contre le virus ébola pourrait être testé sur des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d’une série d’essais d’innocuité menés sur des vaccins potentiels visant à prévenir la maladie qui a déjà tué plus de 1 400 personnes au cours de la flambée, qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest. Les essais menés chez l’homme sur ce candidat-vaccin, conjointement développé par les Instituts américains de la santé (Us national institute of health ou Nih) et GlaxoSmithKline seront accélérés grâce au financement d’un consortium international en réponse à l’épidémie d’ébola que l’Organisation mondiale de la santé a récemment déclarée comme une urgence de santé publique de portée internationale.»
Voilà qui devrait redonner le sourire aux Africains de l’ouest, dont les ministres en charge de la Santé sont encore en conclave à Accra au Ghana, pour deviser sur ce virus tueur, qui nous éloigne de plus en plus du reste du monde. L’Occident manifeste sa méfiance à l’endroit de cette partie de l’Afrique et comme le malheur ne vient jamais seul, nos maigres économies sont en train de péricliter.
Aujourd’hui, l’annonce de la trouvaille d’un candidat vaccin peut même paraître utopique aux yeux de certains, tellement l’attente fut longue. Mais encore une fois l’espoir est permis. Et plus que jamais on se rapproche du bout du tunnel. Le communiqué reçu nous apprend encore ce qui suit : «Une subvention de 2,8 £ millions (près de 3 milliards de francs Cfa) accordée par le Wellcome Trust, le Conseil de la recherche médicale (Medical research council ou Mrc) et le Département pour le développement international (Dfid) britannique permettra à une équipe dirigée par le Professeur Adrian Hill, de l’Institut Jenner de l’Université d’Oxford, de commencer des essais d’innocuité sur le vaccin tandis que des essais similaires seront menés aux Etats-Unis sous l’égide de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (Niaid, qui fait partie des Nih).»
10 mille doses supplémentaires fabriquées au cours des premiers essais cliniques
Certainement convaincus que le temps est contre l’Afrique, les chercheurs occidentaux sont prêts à passer à la «phase 1 des essais (qui) commencera dès que les autorisations éthiques et réglementaires auront été reçues. Les demandes à cet égard feront l’objet d’un examen accéléré. Si les autorisations sont accordées, les équipes de recherche du Royaume-Uni pourraient commencer à vacciner les sujets bénévoles dèsla mi-septembre».
Aussi, la fabrication d’environ 10 mille doses supplémentaires de vaccin pendant le déroulement des premiers essais cliniques a-t-elle été annoncée. Et si lesdits essais sont concluants, le document nous apprend que «les stocks (pourront) être mis à disposition de l’Oms immédiatement par Gsk, permettant ainsi de créer un programme de vaccination d’urgence destiné aux communautés à risque élevé».
L’on précise néanmoins que «le candidat-vaccin cible l’espèce Zaïre du virus ébola, qui circule en Afrique de l’Ouest et utilise une seule protéine de virus ébola pour générer une réponse immunitaire. Il ne contient aucun virus infectieux et ne peut donc pas infecter du virus d’ébola une personne ayant reçu le vaccin. Les recherches pré-cliniques menées par les Nih et Okairos, une société de biotechnologie acquise l’an dernier par Gsk, indiquent que le vaccin fournit une protection prometteuse chez les primates non humains exposés au virus ébola, sans entraîner d’effets adverses significatifs».
De toute façon, indique le texte, si les premiers volontaires vaccinés au cours de l’étude menée par Oxford montrent une bonne réponse et qu’aucun effet adverse n’est observé, l’essai sera étendu aux bénévoles de l’Unité du Mrc en Gambie, après approbation des autorités compétentes. C’est alors que commencera à Bamako, au Mali, la seconde phase ouest-africaine de l’étude, dirigée par le Professeur Myron M. Levine du Centre pour le développement des vaccins de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et par le Professeur Samba Sow du Centre pour le développement des vaccins au Mali (une initiative commune de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et du ministère de la Santé malien).
alyfall@lequotidien.sn
Le Quotidien 2014-08-29 15:28:52