Le flambeau a été tenu de la plus belle manière avec la présence de deux membres du gouvernement et de la représentante de l’Oms, qui ont rehaussé l’éclat des assises.
Plus important s’avère encore l’atelier de la Campagne Citoyenne d’Education, d’Information et de Plaidoyer sur les Droits de l’Enfant et de la Femme. Au Mali, rappelle Mme Maïga Sina Damba, chef du Département de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les mariages forcés et précoces perdurent. Et de poursuivre : « encore 85% de la population féminine de notre pays subissent l’excision. » Le comble !
A Ismaël Isaac Maïga, en tant que voix de l’Unicef, d’enfoncer le clou : « Le Mali enregistre les taux de scolarisation et d’alphabétisation parmi les plus faibles du monde. A cela s’ajoutent la méconnaissance des droits de l’Enfant et la pandémie du VIH/Sida, qui placent des milliers d’enfants dans des situations de grande vulnérabilité ».
Pour le conseiller aux Affaires juridiques de la région, M. Kamafily Sissoko : « Il est indéniable aujourd’hui que les retards observés dans la marche en avant de nos peuples sont beaucoup tributaires de la marginalisation d’une frange importante de nos populations ». Simplement « par le fait de nos préjugés et pratiques qui ont des effets dramatiques sur leur santé », a t- il ajouté Aussi, est-il « temps que cette vision d’une autre époque cède le pas à celle qui ambitionne de mettre à contribution tout le potentiel dont notre pays dispose à travers ses hommes, femmes et enfants ».
Et si cette nouvelle s’annonçait enfin ? En tout cas, Kamafily Sissoko peut se féliciter déjà « de l’initiation de l’atelier de campagne citoyenne d’éducation, d’information et de plaidoyer sur les droits de l’enfant et de la femme ».
D’une durée de trois jours, cet atelier s’est fixé comme objectif de « susciter l’émergence d’une nouvelle citoyenneté par l’apprentissage et l’exercice des droits fondamentaux à la santé, à l’éducation, à un environnement sain, à la sécurité et à la participation active aux prises de décision ». Conformément à « la vocation des jeunes », l’UNICEF/MALI a salué la « prise en compte des droits de l’enfant et la pertinence du thème » à « l’heure du plus grand rendez-vous culturel de notre pays ».
L’UNICEF/MALI est d’autant réconfortée que « informer les enfants, écouter leurs points de vue et susciter leur participation dans les décisions et la recherche de solutions sur les problèmes qui les affectent, est en soi une manière de les préparer à mieux se protéger ».
Le président du Parlement des enfants a abondé dans le même sens. Pour lui, en effet, l’atelier de campagne citoyenne d’éducation, d’information et de plaidoyer sur les droits de l’enfant et de la femme aura été pour eux, les enfants : « un cadre d’apprentissage » de leurs « droits mais aussi l’espace le plus approprié pour véhiculer les messages de l’Etude sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière des droits de l’Enfant et de la Femme au Mali, étude réalisée par le ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, avec l’appui de l’UNICEF ».
Comme quoi « les prises de position responsables, les actes posés ça et là vis-à-vis du sujet témoignent à suffisance la ferme détermination des dirigeants de notre pays à faire de la notion des droits, surtout ceux des femmes et des enfants une question d’intérêt national » !
Hawa Diallo, envoyée spéciale à Sikasso
Le National 10/01/2011