DROIT DE REPONSE A la suite d’un article paru dans votre journal InfoSept numéro 107 du 22 Avril 2016, intitulé: L’honorable Yaya Sangaré, de plus en plus méconnaissable sur les réseaux sociaux : « Mon Président a pris de l’âge.

Ce qu’il fait aujourd’hui, il aurait pu le faire si on l’avait élu en 2002, si l’ordre d’arrivée au second tour de la présidentielle n’avait pas été inversé », l’honorable Sangaré nous a adressé un droit de réponse. Dans une diatribe qui en dit long sur la qualité de nos élus, l’honorable Sangaré s’est livré à un réquisitoire virulent contre le journaliste auteur de l’article Youssouf Sissoko. Pour vous permettre d’apprécier par vous-même la disproportionnalité de sa réplique, nous vous proposons en premier lieu, le texte intégral qui a suscité sa réaction, puis, son droit de réponse.

L’HONORABLE YAYA SANGARE, DE PLUS EN PLUS MECONNAISSABLE SUR LES RESEAUX SOCIAUX :
« Mon Président a pris de l’âge. Ce qu’il fait aujourd’hui, il aurait pu le faire si on l’avait élu en 2002, si l’ordre d’arrivée au second tour de la présidentielle n’avait pas été inversé »
C’est au moment où les députés brésiliens votaient le déclenchement d’une procédure de destitution à l’encontre de Dilma Roussef que l’honorable Yaya Sangaré, député Adema, élu à Yanfolila, s’adonnait à une flagornerie de mauvais alois, qui frise le griotisme sur sa page Facebook à l’endroit du Président IBK. Son posting qui n’est malheureusement pas le premier du genre depuis son élection à la tête de la Commission défense de la CEDEAO. L’honorable Sangaré, dans une verve qui lui est propre, multiplie les sorties peu honorables. Qu’est ce qui le fait tant courir ? A-t-il finalement troqué son macaron contre ses honneurs ? Va-t-il enfin renier son combat et les valeurs qui l’ont naguère distingué ? Se méprend-il sur son rôle de député ?
L’ancien journaliste aux Echos, Coordonnateur des radios JAMANA et président de l’URTEL et de l’AMARC Afrique, est de plus en plus méconnaissable. De son soutien au candidat de l’Adema Dramane Dembélé à ses sorties, l’image du combattant de la Démocratie est entrain de s’éroder. L’Honorable se méprend de plus en plus sur son rôle de député. L’Assemblée Nationale mise en place à l’issue des élections législatives de 2013 semble être l’une des plus mauvaises caisses de résonnance du Mali démocratique. En plus d’être composée à plus de 70 % d’opérateurs économiques, elle est taxée par bien des maliens d’être un haut lieu des affaires d’où l’appellation souvent ironique de « Tagninibugu ». Tous les grands spéculateurs fonciers semblent s’être donné rendez-vous à l’hémicycle rendant ainsi la mission de nettoyage des écuries d’Augias par le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, Me. Mohamed Ali Bathily, presqu’impossible. Celui qui hier était admiré et estimé pour son courage et sa liberté d’expression par beaucoup de ses collaborateurs est devenu aujourd’hui un zélateur, un nouveau thuriféraire inféodé au clan présidentiel dont nul ne sait les dessous d’un tel deal. L’honorable Yaya Sangaré, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, est en train de surprendre par ses prises de position sur sa page Facebook pour défendre IBK. Dans un posting récent intitulé « Malgré tout, mon Président est éternel », l’honorable Sangaré en voulant défendre « son Président » a non seulement falsifié l’histoire, mais aussi et surtout montré à ses électeurs que seuls ses intérêts personnels comptaient. Jugez-en vous-mêmes par ces quelques extraits qui en disent long sur son retournement de veste : « Malgré tout, mon Président est éternel. Ce qui m’énerve, c’est quand la maladie de mon président devient un fonds de commerce pour certains esprits malins en quête du sensationnel. Il est vrai que mon Président est arrivé au pouvoir vieux, usé et il a pris de l’âge…. Disons-le net, mon Président a pris de l’âge. Ce qu’il fait aujourd’hui, il aurait pu le faire si on l’avait élu en 2002, si l’ordre d’arrivée au second tour de la présidentielle n’avait pas été inversé, parce que les résultats ont été tripatouillés à l’avantage d’un soldat « démocratisé »…… Eh Dieu, éloigne nous de ce qui se murmure car c’est à ça que sont confrontés mon Président et ses cousins aujourd’hui. Je suis pour l’expression plurielle et mon Président bien aimé ne peut interdire à personne de parler surtout de s’amuser, voire spéculer sur son malheur ou son bonheur. C’est pourquoi nous nous donnons à cœur joie sur sa maladie comme s’il avait cessé d’être un mortel parmi les hommes …. Le pays gagne plus, car chez nous, un Président malinké ne tombe pas malade et mieux, il ne meurt pas. Il est éternel. » Ces quelques passages du posting de l’honorable Sangaré en disent long sur le rôle et la qualité de nos députés. Et quand Yaya Sangaré parle de tripatouillages des élections de 2002, il accuse implicitement la main qui l’a nourrie et dont le beurre lui permet d’être député aujourd’hui. Dans sa demi-page, l’expression mon président ou président bien aimé revient 14 fois. Est-ce parce que l’honorable Sangaré serait dans les bonnes grâces du « fiston National » et par ricochet son Papa qu’il encense si passionnément au moment où ses électeurs souffrent le martyre d’un front social en ébullition ? Lui, du mouvement démocratique qui interpelle si rarement un ministre, lui sur qui tant d’espoirs furent fondés se ressaisira-t-il enfin et à temps ? Quel crédit pourrait-il encore engrangé aux yeux de ses électeurs à Yanfolila qui peuvent se sentir en ses prises de positions inappropriées, trahis et abandonnés ? C’est pour toutes ses raisons que le citoyen lambda pense que la République est malade de ses élus.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Source:infosept.com