Les artistes reprochent au patronat malien d’avoir attaqué en justice le décret sur l’élargissement des droits d’auteur à certains artistes. Pour exprimer leur ras-le-bol, au cours de cette rencontre avec les hommes de média, ils ont employé des mots durs contre l’organisation patronale au Mali, en attendant une assemblée nationale qui sera organisée bientôt sur le sujet. En vertu de ce décret, s’il est appliqué, les opérateurs de téléphonie de notre pays vont payer 500 FCFA par carte SIM activée aux artistes maliens. Soit 8 milliards de francs CFA dont 5 milliards par Orange et 3 milliards par la SOTELMA-Malitel en guise de droits d’auteurs pour l’utilisation de leurs musiques dans les mémoires des téléphones. Le patronat veut sevrer les artistes maliens de cette manne financière.
«Les nouvelles technologies sont en train de détruire les artistes maliens. Les artistes n’arrivent plus à vivre de leur art. Aucun artiste ne produit encore une cassette, parce que leurs musiques sont trafiquées dans les cartes mémoires des téléphones. Personnellement, j’ai investi plus de plus de 4 millions dans la production d’un artiste, mais je n’ai pas gagné plus de 25 000 F CFA dans les cassettes vendues. Parce que tout simplement les gens ne paient plus de cassette. Il suffit qu’on joue un morceau de musique une seule fois pour le retrouver dans les téléphones le lendemain», a déploré M’Baye Diarra.
Avant d’ajouter: «si le décret n’est pas appliqué, le Gouvernement va marcher sur nos corps. Nous demandons l’application pure et simple du décret, car, ce droit est payé depuis plus de 20 ans partout dans le monde». Il a également rappelé que le mois dernier, le Premier ministre a demandé à tous les ministères de l’appliquer. C’est pourquoi, il ne comprend pas cet entêtement du patronat à vouloir les priver de leur droit, «si ce n’est par pure méchanceté». Face à la situation, les artistes menacent de décréter 3 jours sans musique sur les ondes, radios et télévisions et demandent que tous les téléphones soient mis en mode vibreur.
Auparavant, Amadou Bagayoko avait informé les artistes que c’est désormais Mamadou Kéita, de l’Union des associations d’artistes, producteurs et éditeurs du Mali (UAPREM) qui les représentera au sein du Conseil économique et social pour sa nouvelle mandature. Ce choix, a-t-il justifié, symbolise l’union retrouvée entre les deux associations faîtières des artistes maliens.
Youssouf Diallo
Source: Le 22 Septembre 2014-11-24 01:05:32