Une semaine seulement après le drame de Tientienbougou, dans lequel cinq élèves officiers d’active (quatre maliens et une sénégalaise) ont trouvé la mort à l’Ecole Militaire Interarmes de Koulikoro, les sanctions ne se sont pas faits attendre. Dans un communiqué rendu public en début de semaine, le ministre de tutelle, Natié Pléah s’est montré très ferme à l’égard des présumés auteurs de ce acte horrible. Cela, après qu’une enquête menée par l’Inspection Générale des Armées et Services, la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et celle de la Sécurité Militaire, ait conclu à la responsabilité morale du commandement et de certains élèves officiers de ce centre.
Si la célérité avec laquelle ces sanctions sont tombées, est à saluer, il n’en demeure pas moins quelle cache mal la volonté affichée du ministre de la Défense et des Anciens Combattants à se rendre blanc comme neige dans ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire de Tientienbougou. Surtout lorsqu’on sait que les raisons invoquées par les autorités de tutelle pour justifier ces mesures étaient connues de tous bien avant la tragédie du 03 octobre dernier. En effet, tous (officiers et sous officiers) s’accordent à dire que ces pratiques, qui consistent de la part du commandement, à confier les élèves officiers à leurs aînés, au moment des exercices militaires n’étaient que des secrets de polichinelle. Alors, pourquoi le ministre Pléah n’a-t-il pas montré ses griffes à temps pour prévenir la tragique situation qu’on a connue le 03 octobre dernier ? Cela, quand on sait que gouverner, c’est aussi prévoir.
Dans tous les cas, sous d’autres cieux, ce ne serait pas seulement le commandement, le personnel d’encadrement ou encore les ainés élèves officiers qui allaient faire les frais de ce drame. Le bon sens aurait voulu que le ministre Natié Pléah se remette d’abord en cause en tant qu’autorité morale donc autorité de tutelle de cette école sous régionale, en rendant tout simplement le tablier avant même les sanctions contre les deux commandements du centre d’instruction et de l’EMIA, le personnel d’encadrement ou encore les ainés élèves officiers de la 3ème année de la même école. Il faut ici signaler que si les autorités partaient au bout de leur logique, 24 élèves officiers, sur les 55 que comptent les élèves de cette troisième année, doivent être entendus par un juge militaire sur leur rôle dans ce drame. Sur ces 24 élèves, figurent 21 maliens et un burkinabé.
Affaire à suivre donc.
Yaya Samaké
Le 22 Septembre 13/10/2011