DRAME DE LA MECQUE: Colère et indignation des parents

Tierno Amadou Omar Hass Diallo

De son retour d’Arabie Saoudite Thierno Amadou Oumar Hass Diallo a expliqué que « la lenteur de l’obtention d’un bilan officiel est due à la procédure d’identification saoudienne ».

Le bilan des Maliens victimes de la bousculade à la Mecque a été donc revu à la hausse par le gouvernement. Selon le ministre des affaires religieuses et du culte, le Mali déplore maintenant 70 morts, 4 blessés et 271 disparus. Toutefois, ces chiffres sont toujours provisoires. Selon le ministre, « personne ne peut dire le chiffre exact de cette tragédie ». Thierno Diallo estime avoir visité les différentes morgues et les 14 grands hôpitaux en Arabie Saoudite. « J’ai vu des choses incroyables, des tas humains, des camions contenant des morts, des gens calcinés, difficiles à identifier. C’était vraiment terrible » a déploré le ministre du culte.

Le ministre Thierno explique la lenteur de l’obtention d’un bilan officiel par la procédure d’identification saoudienne. Selon lui, « l’identification d’un seul corps prend au moins 7 à 8 heures de temps ».

Le ministre a souligné que des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités de ce drame. Mais il a indiqué également qu’en attendant les résultats de ces enquêtes, « le ministre en charge du Hadj ainsi que plusieurs généraux en charge de la sécurité ont été limogés en Arabie Saoudite ». Côté malien, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo a précisé que « les Maliens ont été disciplinés et que les encadreurs n’ont pas été défaillants ».

Parmi les victimes de la bousculade de Mina, on compte plusieurs disparus. Et les parents de ces disparus sont en colère. Ils sont sans nouvelles de leurs proches. Ils se posent la question de savoir « comment plus de 200 personnes peuvent disparaître sans trace ? » Les parents des disparus demandent ainsi aux autorités « de s’impliquer davantage pour retrouver toutes les personnes victimes ou disparues » comme l’on fait, selon eux, les autres pays.

Joint au téléphone par Studio Tamani, Aboubacar Kourechi , un des parents des disparus à la Mecque, a déclaré que «ce que nous souhaitons vraiment c’est que la vérité soit dite. Que les choses soient bien éclaircies. Qu’est-ce-qu’ils appellent disparu? C’est quoi la disparition ? Est-ce-qu’on peut disparaître comme ça, sans trace ? Alors que les autres pays ont, peut-être, la preuve de toutes leurs victimes et de tous leurs blessés.

Et chez nous ici, nous avons deux cents et quelques disparus. Est-ce-qu’on peut rester comme ça en disant qu’ils sont disparus. Il faut que les autorités travaillent, qu’ils cherchent à comprendre ce qui ne va pas. Où sont les citoyens maliens soi-disant disparus ? Les Iraniens ont tout fait, ils ont durcit le ton, ils ont crié, ils ont eu les preuves de toutes leurs personnes mortes. Les Marocains, tout le monde a ses preuves.

Mais nous, on est en train de dire disparu, disparu. On ne peut pas rester comme ça, les mains croisées, soi-disant qu’ils sont disparus. Je sais qu’ils sont en train de travailler, parce que le ministre était en Arabie Saoudite. Mais qu’il fasse encore mieux que ça. Que le président s’implique pour éclaircir ce dossier ».

Avec Studio Tamani 06/10/2015