Il est sans nul doute l’un des ministres qui, depuis la composition du premier gouvernement d’IBK II, à être très actif sur le terrain. Il aurait même écourté son mini-tournée pour venir au Mali afin de suivre minute après minute l’évolution de la situation des Maliens vivants dans l’enfer angolais. Yaya Sangaré parviendra-t-il à extirper les plus de 400 Maliens qui croupissent dans les prisons angolaises ?
La résolution de la délicate situation à laquelle les Maliens vivants en Angola sont confrontés, serait le premier challenge du nouveau ministre des Maliens de l’extérieur. En effet, selon certaines sources bien concordantes, il y aurait plus de 643 maliens en situation de vulnérabilité en Angola. Et parmi ce nombre, plus de 75 seraient blessés par la police et la population angolaise. Selon toujours les mêmes sources, les blessés se trouveraient dans un état grave et dans différents centres de santé du pays pour recevoir des soins. D’autres informations font état de 429 Maliens emprisonnés et qui seraient identifiés par l’Ambassade, à travers le pays.
Comment un pays à fort taux d’émigrés avec une contribution au-dessus de l’aide extérieur, pourrait regarder sans réagir à la maltraitance subie par ses ressortissants ? Il est inadmissible qu’un gouvernement qui vante le taux de croissance de son pays, qui revendique la troisième place sur le plan économique au sein de l’UEMOA, ne puisse pas affréter des avions pour sortir ses compatriotes de la torpeur, de l’humiliation.
Il nous est revenu que le ministre des Maliens de l’extérieur a entrepris quelques actions et proposé des solutions pour soulager nos compatriotes en détresse. Parmi celles-ci, il y aurait la demande d’affrètement de l’avion présidentiel, mais qui ont été toutes infructueuses. A défaut du Boeing présidentiel, pourquoi ne pas solliciter l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour faire revenir nos compatriotes en péril en Angola ? Le gouvernement doit comprendre que le plus important pour ces Maliens qui souffrent n’est pas d’essayer, mais de réussir à les sortir de l’enfer angolais. Si le ministre Yaya Sangaré arrive à faire évacuer les Maliens d’Angola, il aura réussi son baptême de feu à ce département sensible. Mais, en cas d’échec, il se serait fragilisé aux yeux de nombreux maliens qui ont apprécié les quelques bonnes actions qu’il a posées jusque-là, à l’endroit de la diaspora depuis sa nomination.
En définitive, en tant qu’homme politique de grande envergure, le ministre des Maliens de l’Extérieur a une occasion idoine de marquer des points. Dans le cas contraire, il subira le même jugement du tribunal de l’histoire, celui du Peuple, que certains de ses camarades politiques candidats ministres en ont pâti.
Youssouf Sissoko