Sur le plateau de Renouveau TV et FM, le président du parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Dr Oumar Mariko, a évoqué sa déception quant à la démocratie malienne. Et trouve que le président du régime dictatorial du Mali de 1968 à 1991, « Général Moussa Traoré vaut mieux que certains démocrates maliens ».
La démocratie malienne va très mal, et cela par la faute des hommes et des femmes qui l’anime. Tellement déçu des démocrates, l’ancien leader estudiantin, Oumar Mariko va jusqu’à dire que le président dictateur, Général Moussa Traoré, valait mieux que beaucoup d’entre eux. « Moussa Traoré vaut mieux que certains démocrates. Ils font ce qu’ils veulent, quand ils veulent et comme ils veulent et cela en violation des textes réglementaires », a déploré Dr Oumar Mariko.
Malgré plus de vingt ans dans la démocratie, le Mali n’a connu aucune élection présidentielle transparente. « De toutes les élections présidentielles du Mali, seules celles de 1992 et 2013 étaient passables. Les restes n’étaient pas des élections », a laissé entendre le président du parti Sadi. Et d’ajouter avec amertume: « Il n’y a pas eu d’élection présidentielle au Mali en 2018. Toutes les dispositions réglementaires ont été violées. La loi électorale a été élaborée pour
favoriser la fraude électorale en faveur du président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita ».
C’est pourquoi, au sortir du premier tour de la présidentielle de 2018, le candidat du parti Sadi a demandé le remboursement de sa caution. Son parti a même saisi dans ce cadre, informe-t-il, le Pôle africain de droit de l’homme, afin récupérer sa caution de 25 millions de F CFA pour la présidentielle.
Report des législatives
Le report des législatives, une mauvaise volonté du gouvernement, selon l’invité de Foroba Baro sur Renouveau TV et FM. « Le report des élections législatives à la date initiale est la manifestation de la mauvaise foi du gouvernement », a dénoncé Dr Mariko. Il estime que les élections législatives pouvaient se tenir, mais que le gouvernement n’a pas voulu, pour mieux se servir des Maliens. Par ce prolongement de leur mandat, les députés se foutent des Maliens, selon Dr Mariko. Il voit en cette décision une violation de la Constitution malienne. Le député de Kolondiéba dit n’avoir pas cautionné que l’Assemblée nationale ait fait la demande de prorogation du mandat des élus. Compte tenu de l’illégalité de la procédure, les cinq députés du parti Sadi ont suspendu leurs activités de député, jusqu’à la décision du congrès qui doit se tenir en février prochain, dira-t-il. « Je vais continuer à aller à l’Assemblée nationale, mais je ne participerai pas aux travaux », a précisé l’ancien leader estudiantin, tout en ajoutant que « la deuxième institution de la République devrait être suspendue ».
L’insécurité au centre, un manœuvre du pouvoir
Pour l’invité du quatrième numéro de Foroba Baro, le pouvoir est le seul responsable de la situation d’insécurité qui prévaut au centre et le conflit communautaire dans la région de Kayes. A l’en croire, les gouvernants ont favorisé cette situation, non seulement par leur absence, mais aussi par leur injustice.
Le député élu à Kolondiéba maintient sa position quant à son soutien aux putschistes de mars 2012. Il a réfuté toute responsabilité dans l’agression du président intérimaire, 2012-2013, Pr. Dioncounda Traoré.
Dr Oumar Mariko a également informé les téléspectateurs et auditeurs du Renouveau TV et FM, que le parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) se porte bien. Mieux explique-t-il, comme tous les autres partis politiques, il a reçu des nouveaux militants et enregistré des départs. Le parti Sadi précise-il, compte aujourd’hui, près de 60 000 militants dont 5 députés, 15 maires et 267 conseillers municipaux.
Youssouf Coulibaly