Au regard de la complexité de la persistance de la crise Libyenne et la situation des migrants maliens vivant en Libye, le parlement malien et le parti Sadi (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) ont, tour à tour, effectué récemment des missions de prospection pour mieux comprendre les réalités actuelles dans ce pays. Le compte rendu de cette mission du Sadi qui s’est déroulée du 5 au 10 févier dernier a eu lieu, le Mardi 21 février 2017, au siège du parti à la faveur d’une conférence de presse co-animée par Yeya Ag Mohamed Ali et le président du Sadi, Dr Oumar Mariko.
Selon le conférencier, Oumar Mariko, la mission a retenu que le Mali et la Libye sont deux pays logés, aujourd’hui, dans la même enceinte dont l’Etat n’exerce pas toute sa souveraineté sur tout le territoire. Pour lui, ils sont deux pays qui sont à peu près sous la commande de la Communauté Internationale et deux pays qui sont en passe de reconstruire leur armée nationale pour le retour de la paix et de la sécurité. « Il y a beaucoup d’insécurité dans ces deux pays.
Nous avons aussi beaucoup de migrants en Libye qui sont devenus des otages et même des fonds de commerce pour des bandes armées qui se partagent la ville de Tripoli », a-t-il regretté. Selon lui, le Mali et la Libye ont intérêt à collaborer pour le retour de la paix et de la sécurité parce que tous les mouvements terroristes qui se trouvent au Mali ont leur nid en Libye. « Si le Mali et la Libye ne se mettent pas ensemble pour contraindre ce fléau. La Libye que nous avons vue est très déterminée à régler très rapidement son problème. Grâce à la reconstruction de leur armée je pense que la Libye va gagner et si la Libye gagne et que le Mali reste à la traîne, il y a le risque que les terroristes se déportent vers le Niger et le Mali. Toute chose qui va encore davantage compliquer la situation du Mali», a expliqué le président du Sadi, Oumar Mariko. Avant de soutenir que les autorités doivent comprendre qu’il existe une nécessaire collaboration entre le Mali et la Libye à travers le respect que les autorités maliennes doivent à l’endroit des autorités légitimes et légales représentées par le parlement Libyen et le gouvernement que le parlement Libyen a eu à choisir.
Les leçons tirées
Selon le conférencier, Oumar Mariko, la première leçon qu’il tire de cette mission est que le Mali comprenne que la résolution de la crise malienne passe par la Libye parce que si le Maréchale Haftar et ses hommes réussissent à reprendre la situation en main et que le Mali ne collabore pas avec eux toutes les bandes de terroristes vont se déverser sur le Mali et le Niger. « Quelque part nous avons le sentiment que l’Algérie a bien compris cela et aussi le Niger a probablement compris mais visiblement le Mali n’a rien compris jusqu’à présent.
» A l’en croire, une autre leçon à retenir, pour que le Mali puisse bien collaborer avec la Libye il faut qu’il règle la question de son chargé d’affaire ici pour aller du côté de la Libye réelle et porteuse de solutions pour la rébellion au Mali. Mais, dira-t-il, la Communauté Internationale est en train de rétropédaler et le Mali continu à la traîne.
« L’Italie et la Grande Bretagne qui sont les têtes de proue soutiennent les milices. Nous constatons que la Communauté Internationale est en train de se repositionner au moment où le Mali croit aux discours officiels de cette Communauté Internationale ne joue pas la carte de ses intérêts nationaux qui sont des intérêts, aujourd’hui, de sécurité et de paix. Mais, le plus grave c’est qu’ils sont fermés aux discussions. Ils sont fermés à toutes initiatives, à toutes propositions qui ne viennent pas d’eux.
C’est ce qui fait qu’ils n’arrivent pas à faire une bonne lecture de la géostratégie de la géopolitique. Leurs discours sont complètement détachés de la réalité sur le terrain. », a-t-il indiqué. Avant de conclure que ce qui concerne la mission parlementaire, un rapport de mission a été déjà déposé au niveau du parlement de l’Assemblée Nationale du Mali et la mission reste ouverte aux discussions avec toutes les autres autorités à savoir : le ministère des Affaires Etrangères, le ministère des Maliens de l’Extérieur qui, selon lui, vole, malheureusement, très bas dans cette affaire. « La vision actuelle des autorités maliennes est relativement faible par rapport à la situation. Le Mali, de part sa politique, est du côté des milices », a-t-il dit. Et d’ajouter que la mission était composée de deux députés de l’ADP Maliba, un député de l’Adema – PASJ, un député du RPM et un député de Sadi.
Moussa Dagnoko