Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) a organisé ce lundi 29 décembre 2012 une conférence de presse pour faire le bilan de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire du Mali en 2012. La radio Kayira a servi de cadre pour la dite conférence de presse, elle était animée par le Dr Oumar Mariko, secrétaire général de Sadi, et Rokia Sanogo, professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto- Stomatologie du Mali.
En présentant le bilan, le Dr Omar Mariko a d’abord souligné que l’année 2011 qui s’achève aura été une année tragique pour les peuples qui luttent pour leur indépendance et leur souveraineté : « Nous nous trouvons incontestablement dans une ère de guerre généralisée avec son cortège de chaos et de sang, occasionnant les souffrances les plus atroces, la régression sociale et économique qui sont les produits directs des ingérences et des interventions militaires étrangères».
Selon lui, ce sont les armées de puissances occidentales regroupées au sein de l’OTAN qui, sous le couvert de l’intervention humanitaire mènent des agressions armées pour organiser le pillage systématique des ressources naturelles des peuples afin de garantir la conquête de nouveaux marchés aux multinationales pétrolières, au capital industriel, bancaire et au complexe militaro-industriel et imposer la militarisation sur tous les continents avec l’installation de bases militaires étrangères et la multiplication des foyers de tension .
Oumar Mariko a fustigé le bilan du pouvoir en place. Pour lui, Le retour au pouvoir du Chef de l’Etat de la Transition Amadou Toumani Touré qui se targue faussement d’être le père de la constitution du peuple de 1992, n’a fait que renforcer l’option libérale de son prédécesseur. « Amadou Toumani Touré, de 2002 à 2012 ne fait pas mieux que d’exceller dans la construction d’infrastructures tout azimut, qui nécessite d’énormes investissements non productifs. Peu importe la situation des hommes, des femmes et des enfants. Peu importe la question cruciale de l’école, de la santé, de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires. Au cours de ce mandat, l’insécurité s’installe dans tout le pays.
Le Mali devient une plaque tournante du trafic de la drogue dure, des armes avec un silence complice des autorités », selon le secrétaire général du Sadi. Au chapitre des élections à venir, Mariko estime que l’année 2012 sera porteuse de périls si le Gouvernement ne réunit pas les conditions d’élections transparentes, démocratiques et régulières. L’exclusion arbitraire de l’opposition au sein de la Commission Nationale Electorale Indépendante, décrétée par le Ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, sur instigation du Président de la République Amadou Toumani Touré, prouve que les autorités ne veulent pas organiser les élections de 2012 dans la transparence et la régularité. « Les élections présidentielles et législatives de 2012 sont mal préparées à dessein pour nous emmener dans une impasse. Cette impréparation et l’activisme de l’inaugurateur, les problèmes du Nord participent d’une tentative de plébiscite de l’actuel Président en cas de blocage des élections ou de risque de rébellion armée. »
Le professeur Rokia Sanogo pense que la situation actuelle de l’école malienne est la conséquence de mauvais choix politiques de ceux qui ont dirigé le Mali pendant ces 20 dernières années. Selon elle, le résultat de ce choix a été illustré par les récents propos du Président de la République qui sont vrais et inquiétants à plus d’un titre : « Il y a deux écoles : l’école publique qui ne marche pas et l’école privée qui marche…. ».
Tous ceux qui ont des moyens envoient leurs enfants à l’école privée. Ces propos témoignent que l’Etat a démissionné de sa mission régalienne d’assurer l’éducation à tous les enfants de ce pays, qu’il a fait clairement le choix politique de la privatisation sans règle de l’école. Le Parti SADI appelle à la vigilance des partis politiques. Il propose une table ronde avec toutes les forces politiques pour examiner la question des élections, les problèmes du Nord, l’insécurité et la cherté de la vie.
Madiassa Kaba Diakité