Son parti a opté sans ambigüité pour la régularité et la transparence des élections, ce qui implique qu’elles soient tenues dans les délais constitutionnels, et que la fiabilité du fichier repose sur des documents biométriques donc sur le Ravec. Telle est la position du Parena, selon le président Tiebilé Dramé. Et c’est la raison pour laquelle le parti ne cesse de réitérer son appel au gouvernement pour surseoir, et remettre à plus tard les reformes institutionnelles afin de se consacrer essentiellement à l’organisation des élections qui doivent être transparentes et régulières et mettre à l’abri d’une crise postélectorale et d’une instabilité.
Lors des débats sur la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le porte-parole du groupe parlementaire Parena, Me Amidou Diabaté, a récidivé sur cette prise de position. Bien que le parti soit au gouvernement, le Parena reste objectif dans ses critiques et pertinents dans ses propositions. L’honorable Amidou Diabaté a en effet soutenu que : «la préparation de l’élection présidentielle d’abord, ensuite des législatives est une mission urgente, opportune et constitutionnelle.
Le temps n’est presque pas suffisant pour mener à bien cette tâche eu égard à l’immobilisme de l’Administration pendant ces dernières années. C’est dire que la réforme constitutionnelle envisagée est inopportune ! Elle est non seulement inopportune, mais plus grave, elle va gêner la préparation des élections ». Cet avocat et ancien ministre de la justice a choisi de ne pas se taire sur les risques d’un tel choix du gouvernement. « Vous ne pouvez pas vous permettre d’engager un chantier qui risque de faire dérailler le processus électoral et constitutionnel et nous entraîner dans l’instabilité ! », a mis en garde l’édile du peuple. Celui-ci n’avait-il pas en tête les crises liées aux élections qui ont secoué récemment certains pays de la sous-région et d’Afrique ?
En mémoire également, la présence de groupes étrangers et l’intervention d’armées étrangères sur notre territoire. « Sommes-nous en train de perdre notre intégrité territoriale et notre souveraineté ? Pourquoi notre armée ne combat-elle pas AQMI ? Pourquoi ce sont les autres qui le font sur notre territoire ? Récemment, l’armée nigérienne a affronté une unité d’AQMI sur le territoire du Niger. Ne pouvons-nous pas faire comme eux ? Pourquoi les mauritaniens entrent et sortent de chez nous comme ils le veulent ? », a interrogé le député.
Le narcotrafic qui menace la nation, le risque de transformation du Mali en un carrefour de la cocaïne provenant d’Amérique du sud … ont été évoqués par le député. En somme, même si le parti a voté oui à la Déclaration de politique générale, il aura dit ses quatre vérités et averti le Premier ministre sur les enjeux et les défis à relever.
B. Daou
Le Républicain 29/06/2011