Les premiers échantillons du Mekhen Kotiè, prélevés par l’entrepreneur Mady Traoré dit Baba ont été mis par ses soins à la disposition du programme de développement des ressources minières (PDRM) en février 2011, dans le but d’avoir la certitude à partir d’analyses qu’on était réellement en présence d’une mine de fer exploitable.
Réponse du PDRM : on est bel et bien en présence d’une mine à la teneur en fer de 69, 38 % et en présence d’autres minerais dans cette colline du Mekhen Kotiè. Mais pour que l’entrepreneur puisse procéder à une exploration plus poussée avec les services compétents, il lui faut une autorisation de la DNGM, qui ne peut être délivrée que lorsque le même espace ne fait pas l’objet d’une précédente autorisation.
Selon l’entrepreneur que nous avons rencontré samedi, à la pâtisserie de l’étoile, le PDRM a procédé à cette vérification pendant une semaine pour aboutir à la conclusion que la zone n’était pas occupée. Selon le protocole d’accord signé le 8 mars 2011 entre l’entreprise Golè Baba et le PDRM, l’entreprise devrait payer 5 millions de Fcfa au PDRM, avant les travaux d’exploration. La demande d’autorisation a été déposée le 9 mars, mais cette autorisation n’est jamais venue de la part du PDRM pour des raisons qui restent encore à élucider. Le 30 Octobre 2011, la DNGM a informé l’Entreprise Golé Baba qu’une autorisation est déjà accordée à l’entreprise HG Mining.
Selon nos informations, les dossiers de demande d’autorisation de différentes entreprises devraient passer en commission interministérielle pour être examinés afin de choisir parmi elles. Le problème n’est pas de savoir qui a informé d’autres entrepreneurs afin qu’ils envoient leurs dossiers, mais c’est de savoir pourquoi, comment et dans l’intérêt de qui certains documents du dossier de l’Entreprise Golé Baba de Mady Traoré dit Baba ont disparu au mois de septembre. Pire, la Commission interministérielle tenue le 19 Octobre n’a pas reçu le dossier de cette entreprise.
Et c’est une autre entreprise, HG Mining qui obtint l’autorisation pour explorer la zone de fer dans le village natal de Mady Traoré dit Baba qui en a fait la découverte. Né à Fatao, cercle de Diéma, c’est Mady Traoré qui a initié et financé l’électrification rurale de Diéma en collaboration avec l’Amader. Selon l’opérateur, la première pierre de l’électrification rurale a été déposée par le Président de la République, le 23 mai 2006, jour de l’attaque de Kidal par les rebelles.
C’est lors de la pose de la première pierre que le Président de la République s’est adressé à la nation à partir de Diéma, un discours, on se rappelle, qui a été très médiatisé. C’est celui qui est au centre de cette électrification inaugurée le 3 juin 2007 qui est ainsi évincé comme un malpropre d’un projet d’exploration minière dont il est à l’origine et qui est situé dans son village natal, Fatao, au profit d’entreprise étrangère. Le procédé sent l’odeur de la magouille, de grandes manœuvres propres à la corruption de certains responsables tapis dans l’ombre.
Ils préfèrent la transformation des ressources de leur pays en devises qu’ils regardent partir contre quelques millions à leurs seuls profits. Mais cette affaire que nous allons suivre est loin d’être terminée. Dans une correspondance en date du 30 novembre 2011, le président de l’Association pour le développement de l’électrification de Diéma et environs « ADEDE » a saisi le ministre des Mines pour lui témoigner du ferme soutien de son association à Madi Traoré qui « opère dans le cercle de Diéma par le biais de l’Amader dans le cadre de l’électrification rurale de la ville de Diéma et environs depuis 2006 ». Il a demandé au ministre de s’«investir pour que triomphe la vérité ». Affaire à suivre.
B. Daou
Le Républicain 06/12/2011