La direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) est sur la sellette. En cause, le traitement indélicat du directeur et du département à l’égard des travailleurs.
La direction nationale du commerce et de la concurrence n’a pas bonne presse. Le fonctionnement de cette structure a été récemment entaché par l’adoption de mesures abusives, injustifiées sur fond de règlements de comptes pour les travailleurs qui parlent le langage syndical. En effet, pour des raisons obscures, le directeur régional a pris, le 18 mai 2015, des notes de services n°0029/MCI-GDB-DRCC et n°30 pour former des équipes d’enquêtes et de brigades.
A l’analyse de ces notes, le comité syndical a révélé certaines incohérences. Le syndicat l’a signifié au directeur régional, à la direction nationale et du ministère du Commerce et de l’Industrie aux fins de rectification. Mais la demande est restée sans suite. En 2016 encore, le ministre Abdel Karim Konaté et le directeur, à travers la note n°00002/MCI-GBD-DNCC-DRCC, ont reproduit les mêmes incohérences.
Dans leurs décisions, le chef de division se trouve sous l’autorité d’un agent de sa division. Dans une équipe relevant de la même division, l’inspecteur des services économiques se trouve élément d’une équipe dirigée par un contrôleur des services économiques. Un agent issu d’un corps non prévu par le cadre organique du service se trouve à la tête d’une équipe composée d’agents issus du corps prévu par le cadre organique du service. Le chef de la section se trouve élément d’une équipe dirigée par une catégorie A pour pouvoir choisir certaines catégories B comme chef d’équipe.
Il faut noter aussi que certains agents sont nommés chefs d’équipe pendant qu’ils ne peuvent même pas rédiger un rapport. Des décisions qui sont totalement en déphasage avec le cadre organique de la structure. Le directeur national du commerce et de la concurrence et le ministre du Commerce et de l’Industrie, saisis par le dossier, n’ont pas jugé nécessaire de rectifier le tir. Pis, les responsables continuent de privilégier les critères de copinage et familiaux dans des divisions.
Le Premier ministre s’en mêle
Ces pratiques peu orthodoxes dans cette structure importante ont motivé le comité syndical à saisir le Premier ministre pour une solution définitive à cette injustice afin d’éviter de crises inutiles entre administrateurs.
La réaction du Premier ministre a été vigoureuse à l’égard des responsables de la concurrence. Il a instruit au ministre de la tutelle un traitement diligent du dossier. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, n’ayant pas apprécié l’initiative du syndicat, a demandé au directeur national de prendre certaines mesures allant dans le règlement de compte avec les syndiqués.
Il a ensuite muté plusieurs agents dans des divisions qui ne sont pas opérationnelles, interdit aux agents de la direction régionale d’effectuer des brigades sur le territoire du district. Ces mesures, loin d’être des décisions de redressement des structures, favorisent les magouilles dans les bureaux de dédouanement de Kati, Faladié et Soterco.
C’est pourquoi depuis un certain temps des commerçants sont devenus intouchables puisqu’il est interdit aux agents de saisir leurs camions. Cette affaire semble intéresser le directeur général et elle génère des centaines de millions par mois.
Nous reviendrons sur la brigade d’importations frauduleuses dans nos prochains numéros.
Bréhima Sogoba