Les chiffres que le tribunal de première instance de la Commune VI a enregistré sur le divorce pendant la période de 2009 à 2011 illustre à suffisance le taux élevé de divorce que connait malheureusement notre société quand on sait que plus de 50 % des mariages célébrés chaque année, sont rompus. Preuve que les conjoints accordent peu d’importance à la célèbre expression « pour le meilleur et pour le pire ».
Les causes des divorces sont multiples. On avance que les mariages précipités sont à l’origine de beaucoup de divorces. On reproche à certains conjoints de ne s’être pas donnés du temps pour apprendre à mieux se connaitre aux fins de déceler les qualités et les défauts de l’autre, condition sine qua none de toute union.
Par ailleurs, d’aucuns attribuent les divorces au manque d’amour dans les couples. Djibril Togo, comptable, dit avoir peur des femmes : « Ce sont de véritables matérialistes. Je suis divorcé depuis 2 ans. Je me demande sincèrement si je vais me remarier un jour. Ma femme et moi, nous nous sommes connus quelques mois avant notre mariage. Dès la première fois où je l’ai vue, je suis tombé amoureux d’elle. Je suis employé dans un ministère. Je pense que c’est ce qui a attiré mon ex-femme. Un mois à peine après notre mariage, les disputes ont commencé. On n’arrivait plus à se comprendre. Je me suis vite rendu compte que je m’étais trompé de partenaire. Tous les jours, je fais face à des dépenses à n’en pas finir pour des histoires de mariage, baptême…Ce qui commençait à me mettre en boule. Nous en avons discuté, sans succès, à maintes reprises. Elle n’en faisait qu’à sa tête. Quand je lui ai demandé de diminuer un peu ses dépenses extravagantes, elle m’a fait savoir que je l’ai épousé pour satisfaire ses besoins financiers, et que si je ne m’en sentais plus capable, je pouvais aller voir ailleurs… ». C’est pour toutes ces raisons que M. Togo a rompu d’avec sa femme, nous a-t-il confié.
Mme Traoré Laïla Touré, secrétaire de direction mariée et mère de deux enfants : « J’attribue les causes des divorces aux intérêts financiers non assouvis. La plupart des gens se marient de nos jours, par intérêt. Mais, le cas le plus fréquent est celui des femmes. De nos jours, les filles visent les bons partis comme on dit. C’est-à-dire, les hommes qui ont de l’argent. Les femmes en général aiment se faire entretenir. A ce propos, l’argent les fait baver. Et les hommes qui les connaissent bien, misent sur leur portefeuille pour les amadouer. Il est certain qu’aucun mariage construit sur la base de l’argent, ne fera long feux. Mon mari et moi sommes mariés depuis cinq ans. Nous avons vécu quatre années en concubinage avant de nous lancer dans le mariage. Il fallait qu’on apprenne à se connaître parce c’est très important dans un couple. La communication et la compréhension sont les bases de la durabilité au sein de tout couple », a expliqué Mme Traoré.
Somme toute, aucune des religions au Mali n’encourage le divorce. Ce qui n’empêche pas les pratiquants d’aller à cette décision.
Même avec les préalables édictés par la loi : adultère, sévices corporels, injures graves…, les magistrats avec la tentative de conciliation tentent, sans succès de ramener les couples à la raison. Mais…
Aïné Traoré
L’ Indicateur Renouveau 12/05/2011