DISTRICT DE BAMAKO Qui bloque le Programme d’urgence d’assainissement ?

Jadis, notre capitale, Bamako, était appelée « La Coquette » à cause de sa propreté légendaire. Mais, de nos jours, avec l’évolution de mal en pis du phénomène de l’insalubrité, elle est devenue une ville de tas d’immondices, de montagnes d’ordures. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans les marchés, quartiers périphériques et sur les places publiques du centre-ville.

Même nos lieux publics, les grandes artères et les devantures des services administratifs ne sont plus épargnés. Ecoles, lieux de culte (mosquées, églises, cimetières, les services sociaux de santé, etc.) sont tous transformés en des zones insalubres.
Les déchets en tous genres sont éparpillés ou amoncelés dans tous les quartiers. C’est ainsi que, Bamako, qui servait jadis d’exemple dans ce domaine, est considérée comme la source de toutes les formes de pollution. Contre ce décor macabre, un « Programme d’urgence d’assainissement du district de Bamako » a été initié par le gouvernement d’Oumar Tatam Ly.

De par son caractère et sa pertinence, ce programme comprenait neuf dépôts de transit. Il est envisagé également d’entretenir la décharge de Doumanzana (en Commune I) et le ravin de Badalabougou (situé sur la colline de Badalabougou) près de la Cité universitaire. Aussi il concernera 9 dépôts prioritaires pour un volume de 299 365 m3 d’ordures ménagères à évacuer.

Selon les autorités, l’opération mobilisera environ 900 millions de F CFA. Mais, le hic est que ce montant tarde toujours à tomber. Et, comme explication plausible, l’ancien ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa, qui avait piloté en son temps le projet, dira qu’il y a eu une erreur de procédures d’octroi du marché. En fait, la valeur du montant pour cette vaste opération d’urgence ne permettra pas de passer par un contrat de gré à gré.

En tout état de cause, l’initiative d’assainir la capitale a été très bien accueillie au départ par nombre de citoyens. « Mais, l’accompagnement des maires a fait défaut », a signifié un cadre de la direction nationale de l’assainissement. Idem pour les GIE (groupement d’intérêts économiques) qui avaient manifesté leur mécontentement en sourdine. Le patent constat qui se dégage est que les rues et places publiques de la capitale sont toujours sales.

Cependant, la promesse du gouvernement ne parvient pas à être matérialisée. Même si, au ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, on estime que ce n’est qu’une question de jours.

Alpha Mahamane Cissé
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-06 12:14:24