DISPARITION DE TOUMANI DIABATÉ   Les hommages de la famille et des amis à travers la planète musique   Grand maître de la kora et légende de la musique, Toumani Diabaté a tiré sa révérence le vendredi 19 juillet 2024 à 58 ans. Une semaine après cette disparition (vendredi 26 juillet 2024), une cérémonie d’hommage a été organisée en sa mémoire au CICB en présence du Premier ministre et de nombreuses autres personnalités de la République… Ce fut aussi un instant de recueillement pour la famille réunie autour de Madou Sidiki Diabaté.

Malian musician Toumani Diabate performs on May 21, 2017 on the sidelines of the 70th edition of the Cannes Film Festival in Cannes, southern France. (Photo by Laurent EMMANUEL / AFP)

Le vendredi 26 juillet 2024, le Centre International de Conférence de Bamako
(CICB) a vibré au rythme d’un émouvant hommage national rendu à Toumani
Diabaté, le maestro de la kora arraché à l’affection de sa famille et des
mélomanes une semaine auparavant (19 juillet 2024) à 58 ans. Parents
proches, amis, et collaborateurs s’étaient donnés rendez-vous pour magnifier
la vie de cet artiste exceptionnel qui a fait entendre la voix du Mali et
rehausser l’image du pays partout dans le monde avec son inséparable
compagne, la kora.
Une belle initiative des familles Diabaté, Kouyaté, Sacko, Koïta… réunies
autour de Madou Sidiki Diabaté pour louer la mémoire de l’incomparable
Toumani Diabaté. Parmi leurs hôtes, le Premier ministre Choguel Kokalla
Maïga et des membres de son équipe ainsi que de nombreuses autres
personnalités de la République. Pour le Premier Choguel Kokalla Maïa,
«Toumani Diabaté était l’un des ambassadeurs du Mali, non pas dans un seul
pays comme les autres ambassadeurs, mais dans le monde entier».
Le Chef du gouvernement a également énuméré quelques-unes des
nombreuses récompenses de l’artiste, notamment ses Grammy Awards dont
celui du «Meilleur album traditionnel de musique du monde» décerné en 2006
pour «In the heart of the moon» avec Ali Farka Touré ; le Grammy Awards du
«Meilleur album de musique traditionnelle» remporté en 2011 pour «Ali and
Toumani»… Pour la circonstance, Djélika Diabaté (fille du prodige virtuose), a
indiqué que son illustre père a reçu plus de soixante distinctions grâce à dix-
huit albums réalisés et cinq autres prêts à l’être.
La cérémonie a été aussi marquée par des témoignages poignants de la
famille et des proches collaborateurs qui se sont appesantis sur l’impact
indélébile du vide que crée désormais la disparition de Toumani Diabaté sur
chacun d’eux. «Puisqu’on ne refuse pas de venir, on ne refuse pas de partir.
Toumani n’est pas mort : il est allé en voyage pour se reposer», a assuré
Souadou Diabaté, la sœur aînée de la défunte star planétaire. Selon Djélika
Diabaté,  son père incarnait, «de nombreuses valeurs, dont la résilience,
l’attachement à l’islam, l’entraide, la solidarité et surtout l’union au sein de la
famille».
Comme rapporté par un privilégié, «les mots étaient empreints de respect et
d’admiration, peignant le portrait d’un homme dont la musique transcendait les frontières et les cultures». Les intervenants n’ont pas manqué de manifester
leur reconnaissance et leur gratitude aux délégations venues de nombreux
pays tels que la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la France, les Etats-Unis
d’Amérique…
Les invités ont aussi eu droit à la diffusion d’un reportage retraçant la vie et la
carrière de l’illustre disparu. Riche en anecdotes et en images inédites, cette
œuvre leur a permis de revivre les moments forts de la carrière du virtuose, de
ses débuts à presqu’à 5 ans jusqu’à son ascension en tant qu’ambassadeur
du Mali et de la musique mandingue dans le monde. Jouées en fond musical,
les mélodies de la kora de Filifing (Toumani) ont apporté une touche poétique
à cette émouvante cérémonie. Il faut rappeler que, à la veille de cet
événement, des célébrités africaines comme Youssou Ndour du Sénégal et
Sékouba Kandia Kouyaté de la République de Guinée étaient à Bamako pour
présenter leurs condoléances à la famille.
Né le 10 août 1965 et arraché à l’affection de la nation et des mélomanes du
monde entier le 19 juillet 2024 à Bamako, l’illustre Toumani Diabaté
représentait la 71e génération des griots de sa famille ayant perpétué la kora
depuis le 13e siècle avec l’ancêtre Djélimakan Diabaté, contemporain de
Soundiata Kéita.
Comme l’a si bien reconnu un reporter, l’hommage qui a été rendu le 26 juillet
2024 au Cicb était digne d’un Commandeur de l’ordre national du Mali, d’un
Docteur honoris causa de l’Angleterre, d’un détenteur de 2 Grammy Awards,
d’un prodige pieu que nous espérons être désormais dans la grâce éternelle
d’Allah avec le Firdaws comme demeure pour l’éternité. Cet espoir et le
fabuleux héritage légué à la postérité atténuent relativement cette perte cruelle
pour se ses familles, pour ses compagnons de scène, pour les fans et les
mélomanes pour… le showbiz mondial.
Moussa Bolly

source:diasporaction.fr