Discret retour au pays pour Ag Bahanga

« Ibrahim Ag Bahanga a accepté de revenir dans le processus de paix. Il est revenu de son exil en Libye, et actuellement, il est dans son village dans le nord-est du Mali », a déclaré le lieutenant de l’armée malienne Sayfoulaye Koné. Il indique que l’ancien rebelle se trouve « un peu consigné jusqu’à la suite des évènements ».

« La Libye a joué un rôle de facilitateur et Ibrahim a accepté de réintégrer l’accord d’Alger », a confirmé un membre du comité de suivi des accords d’Alger de 2006, composé de représentants du gouvernement malien et de l’ex-rébellion touarègue.

Volonté d’autonomi Ag Bahanga est surtout connu pour ses faits d’armes. En 2006, un groupe de touaregs dont Ibrahim Ag Bahanga, avaient repris les armes, pillé des dépôts de munitions de l’armée dans le Nord, et s’étaient retirés dans des zones montagneuses situées non loin de la frontière algérienne. Après une médiation algérienne, rebelles touaregs et gouvernement malien avaient alors signé des accords de paix à Alger, qui stipulaient notamment que le gouvernement malien accélérait le développement des trois régions du nord du mali. Les ex-rebelles touaregs abandonnaient quant à eux l’idée d’obtenir une autonomie de leur région – qui pourrait avoir été inspirée, ou tout au moins encouragée, par Mouammar Kaddafi lui-même.

Mais à  peine deux ans après la signature de ces accords, en 2008, Ibrahim Ag Bahanga de nouveau rentré en rébellion avait fait enlever des dizaines de militaires. Le président malien Amadou Toumani Touré avait finalement ordonné aux militaires maliens soutenus par une milice arabe de défaire l’enfant terrible du nord du Mali. Début 2009, l’armée malienne avait déclenché dans le nord-est du pays une opération destinée à « anéantir » le groupe d’Ag Bahanga. Le ministère de la Défense avait ensuite annoncé que toutes ses bases avaient été prises et qu’il était « en fuite ».

Abandonné  par ses troupes, Ibrahim Ag Bahanga avait laissé les deniers otages maliens qu’il détenait avant de partir vers la Libye où il avait été admis en février 2009, « à condition de rester tranquille ». Pourrait-il désormais se rendre utile à son pays, en remplissant par exemple un rôle dans la lutte contre Aqmi ?

(Avec AFP)  14/01/2011