DISCOURS A LA NATION DU 22 SEPTEMBRE 2021: Assimi Goïta balise les défis à relever pour bâtir le Mali Kura 

Le Mali a célébré le 61e anniversaire de son accession à l’indépendance mercredi dernier (22 septembre 2021).

Et le président de Transition, Colonel Assimi Goïta, a sacrifié à la tradition en s’adressant à la nation la veille.

Un véritable discours bilan d’un an de transition politique a rappelé le chemin parcouru tout en balisant les défis à relever dans les prochains mois.

Mais, ceux qui attendaient de lui des précisions sur les négociations avec la société russe Wagner et sur une éventuelle prolongation de la durée de la transition sont sans doute restés sur leur faim.

Qu’ils souffrent de la discrétion d’Assimi Goïta.

 

Validation de la Charte de la Transition, installation du Conseil national de la transition (CNT), les événements du 24 mai 2021 ayant amorcé la rectification en cours, présentation et adoption du Plan d’action gouvernementale (PAG, réformes politiques et institutionnels, les Assises nationales de la refondation (ANR) l’audit des ministères et des autres services publics, la lutte contre la corruption et la délinquance financière…

C’est un véritable bilan d’un an de transition que  le président Assimi Goïta a présenté à ses compatriotes dans son Message à la nation du 21 septembre 2021, à la veille de la célébration du 61e anniversaire de l’indépendance de notre pays.

Des efforts louables ont été ainsi accomplis pour relever le pays, notamment sur le plan sécuritaire, avec notamment l’acquisition d’aéronefs et de véhicules terrestres pour l’armée ainsi que d’une nouvelle politique «volontariste» de recrutement et de l’ouverture prochaine d’une école de guerre.

Animé d’une farouche volonté de moraliser la gouvernance de son pays, le Colonel Assimi Goïta s’est aussi attardé sur la lutte contre «la corruption, la délinquance financière et l’impunité» qui se traduit par l’audit des services publics en cours ainsi que des «mesures vigoureuses» prises par la justice malienne.

«A travers cette lutte, nous rassurons le peuple malien que ses attentes seront comblées, car aucun privilège ne sera accordé aux personnes impliquées.

Ces mesures sont aussi valables pour les départements de la Défense et de la Sécurité», a assuré le président de transition. Les premières arrestations constituent donc un message clair : personne ne sera épargné dans ce combat d’assainissement de la gouvernance. 

Chronogramme électoral, Wagner… Des questions sensibles sur lesquelles le chef de l’Etat était très attendu et sur lesquelles il a soigneusement évité de se prononcer.

Il n’a pas ainsi réitéré ses engagements sur les dates initialement prévues et que la Cédéao, l’Union africaine, les Nations unies ou encore l’Union européenne lui demandent de respecter. 

Et d’autant plus que pour lui, et son Premier ministre, la priorité aujourd’hui c’est l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR) qui doivent «impulser une vraie dynamique de changement».

La mise en place d’un Organe unique de gestion des élections est aussi une priorité pour le Colonel Goïta.

Il faut pourtant souligner que ces projets sont aujourd’hui rejetés non seulement par la communauté internationale, mais suscitent aussi  des inquiétudes chez de nombreux acteurs sociaux et politiques.

Le Mali est-il réellement en train de négocier avec le Groupe Wagner pour former des militaires et assurer la sécurité des personnalités de la transition ? Assimi Goïta n’a pas souhaité en parler et a préféré plutôt remercier «toutes les forces internationales présentes au Mali».

Toutefois, a-t-il averti, «leur engagement à nos côtés doit, de toute évidence, contribuer à la résolution durable des problématiques sécuritaires».

Autrement, si la France et ses alliés veulent rester la principale coalition contre le terrorisme au Mali, ils doivent donner la preuve  de l’efficacité de leur stratégie. 

Ce 61è anniversaire de l’indépendance du Mali a été l’occasion pour le président de la Transition de «rendre un hommage mérité aux pères fondateurs du Mali indépendant…».

La célébration du 22 septembre 2021 a été également marquée par un défilé militaire à la Place d’armes de Kati.

Auparavant, le chef de l’État avait déposé une gerbe de fleurs au Monument  de l’Indépendance à la mémoire des pères de l’indépendance, aux militaires maliens et étrangers tombés pour la cause du Mali, avant d’effectuer la revue des troupes.

Face à la Nation unie pour ce 61e anniversaire de l’indépendance, le Colonel Assimi Goïta a donc évoqué «les défis qui assaillent notre pays» tout en exhortant le peuple malien de se comporter et d’agir «en sorte que le Mali soit fier de nous tous à l’heure du bilan de l’histoire».

Et cela n’est possible que si chacun de nous se remette en cause, adopte des comportements positifs et privilégient l’intérêt général aux dépens des siens propres !

Hamady Tamba