En effet, les actions qui y sont inscrites sont conformes au Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP), ainsi qu’aux différentes politiques et stratégies sous-régionales et continentales en matière de développement de l’agriculture irriguée (UEMOA, PDDAA / NEPAD).
L’objectif du programme, selon le Directeur national du Génie Rural, Fousséini Samaké, consiste à «développer de façon progressive l’aménagement des zones recelant d’importantes potentialités hydro-agricoles, à l’instar des programmes d’aménagement précédents».
L’objectif de «Développement progressif de l’aménagement des zones» recelant d’importantes potentialités hydro agricoles, est, quant à lui, de 103 356 ha à l’horizon 2012, dont 94 333 ha pour les grands aménagements (77 959 ha en maîtrise totale de l’eau pour la riziculture avec 68 999 ha en zone Office du Niger) et 16 374 ha avec d’autres types d’aménagement; 9 023 ha d’aménagement de proximité, dont 3 647 ha en maîtrise totale de l’eau pour la riziculture et 5 376 ha avec d’autres types d’aménagements.
Le Programme est conjointement financé par le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers, pour la bagatelle de 292 230 448 199 FCFA. Au 31 octobre 2011, le cumul des actions achevées et en cours représentait près de 76% des objectifs initiaux, soit une superficie totale de 79.005 ha, dont 52 429 ha en maîtrise totale de l’eau et 26 576 ha avec les autres types d’aménagement.
PDI-BS: 109 milliards de FCFA
Le Programme de Développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) est un vaste programme de développement agricole et rural, dont l’objectif sectoriel est de contribuer à l’accroissement de la sécurité alimentaire et à l’allégement de la pauvreté. Son objectif spécifique est de contribuer de façon durable à l’augmentation de la production rizicole et des autres productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles.
Le PDI-BS participera également à la gestion rationnelle des ressources en eau et améliorera de manière sensible les revenus et le niveau de vie des populations dans les zones du programme, ainsi que la participation des femmes et des jeunes aux organes de décision. Le programme est financé par 11 bailleurs de fonds extérieurs et le Gouvernement de la République du Mali, pour un coût total de 109 milliards. Il s’inscrit en droite ligne des politiques et stratégies nationales de développement économique et social du Mali. Selon ses concepteurs, il contribuera à l’atteinte de l’objectif essentiel du Cadre Stratégique de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (CSCRP 2007-2011)
Il comporte, entre autres, la construction du Seuil de Djenné et de ses ouvrages connexes et l’aménagement de 14 000 ha en submersion contrôlée et 984 ha en maîtrise totale, le renforcement et l’extension des aménagements du Moyen Bani dans les cercles de Bla et de San sur 10 540 ha, la construction d’un seuil agricole à Kourouba et la consolidation des acquis du Programme d’Aménagement des périmètres de Manikoura, dans le Cercle de Kangaba, sur 915 ha.
Sans oublier le développement du maraîchage sur 554 ha dans les zones concernées, l’appui à l’encadrement, au crédit agricole, à la production et la santé animale Le développement de la pisciculture sur 270 ha, l’appui aux projets de développement local, au micro crédit, aux Activités Génératrices de Revenus des femmes (AGR) et aux Groupements dIintérêt Economiques des jeunes. Pour le Directeur de la DNGR, Fousseini Samaké, «le PDI-BS est un élément de concrétisation du Programme de Développement Economique et Social du Président de la République et une réponse du gouvernement à la crise alimentaire». Il faut rappeler que le programme, qui a démarré début 2010, se poursuivra sur 6 ans, jusqu’en 2015.
Agriculture et transformation des Aliments: un projet porteur
Le gouvernement de la République du Mali a contracté auprès de l’Etat indien un prêt d’environ 15 millions de dollars US, pour la réalisation d’un Projet d’Agriculture et de Transformation des Aliments au Mali. La société Angélique International Limited est, entre autres, en charge de l’ensemble des études nécessaires à sa mise en oeuvre. Le Gouvernement malien doit assurer la mise en place des infrastructures de base, exceptées celles des réseaux d’irrigation et de drainage et du système de pompage, qui font partie des attributions d’Angélique International Limited.
Suite à des missions de prospection menées conjointement par le ministère de l’Agriculture et la Société, un site a été retenu. Il est situé hors des casiers de submersion contrôlée de l’Office Riz Mopti et n’a pas encore fait l’objet d’aménagement, ni d’études. Cependant, il est exploité par endroits en riziculture en submersion libre et constitue une zone de pâture en saison sèche.
En plus de ces différent projets, la DNGR œuvre activement dans le domaine de la maîtrise et de la mobilisation des ressources en eau de surface et souterraine, ainsi que leur exploitation optimale, aux fins de mener des activités agricoles, comme prévu dans la Loi d’Orientation Agricole (LOA) en son Article 85. Le Mali, avec près de 2 200 000 ha de terres aptes à l’agriculture, dont plus de 1 800 000 ha dans la seule vallée du fleuve Niger, peut être considéré comme le grenier potentiel de l’Afrique de l’Ouest.
L’autre grand chantier sur la table de la Direction nationale du Génie Rural concerne le foncier rural. On notera que le Programme d’Appui au Secteur Agricole au Mali (PASAM) a initié des activités transversales entre la DNGR et le Secrétariat permanent de la LOA. Dans ce cadre, il appuie la Feuille de route validée sur la mise en oeuvre du Volet foncier Rural de la Politique Foncière Agricole prévue par la LOA. Le processus comprend trois volets: la phase préparatoire (bouclée), le dialogue politique qui vient de s’enclencher, avec la mise à disposition du draft de la Politique Foncière Agricole et la mise en oeuvre de la Politique Foncière Agricole, qui débouchera sur l’élaboration d’une Loi Foncière Agricole.
Par ailleurs, l’équipement des exploitations agricoles, l’une des nombreuses prérogatives de la DNGR, est passé de 9% en 1960 à 40 % en 2011 au niveau national. Ce taux, variable selon les régions, est de 4 % à Kayes, 6 % à Koulikoro, 47 % à Sikasso, 36 % à Ségou, 4 % à Mopti, 2,4 % à Gao, 0,5 % à Tombouctou et 0,1% à Kidal. Les taux les plus élevés correspondent aux zones de cultures de rente (coton et riz), où les revenus des exploitants agricoles sont nettement plus élevés que la moyenne nationale. L’existence de deux usines d’assemblage (Samanko et Sikasso) et l’émergence d’ateliers spécialisés, ainsi que le réseau de fabrication locale de matériels agricoles et la création du Fonds National de l’Agriculture, sont des acquis qui constitueront une base d’amélioration de ce taux.
Paul Mben