Au moment où l’Etat a plus que jamais besoin d’augmenter ses ressources financières propres, les sanctions injustes imposées au pays ayant raréfié les aides extérieures, le Directeur Général des Impôts, Mathias Konaté, opère des « mutations arbitraires », qui auront pour effet de baisser drastiquement les recettes fiscales.
Depuis plusieurs jours, le Directeur Général des Impôts, Mathias Konaté, est accusé par plusieurs cadres de l’administration fiscale d’être dans la logique de déstabiliser les recettes de l’Etat à travers des mutations arbitraires, qu’il est en train d’opérer. Il vient ainsi de déposer un ensemble de décisions de mutations de cadres au niveau du Cabinet du ministre de l’Economie et des finances. Et ces décisions risquent d’être validées dans les heures qui viennent par le ministre Alousséni Sanou.
En effet, c’est l’année dernière, plus précisément en avril 2021 tout près que le patron des impôts du Mali avait procédé à diverses mutations des chefs de centres et des receveurs des centres des impôts. Et ces cadres sont en train de faire des efforts en termes de rentrée fiscales. Non, sans avoir suivi des sessions de formation pour atteindre leur vitesse de croisières à leurs différents postes. Et c’est le moment choisi par le DG pour entamer un processus de mutations qui, selon des sources crédibles, ne respectent aucun critère objectif de performance.
C’est ainsi que selon plusieurs confidences provenant de l’administration fiscale, le DG Mathias Konaté veut chambouler le dispositif à travers « des mutations à la tête du client ». Or, l’on sait que chacune de ces mutations est une reprise à zéro de la machine fiscale dans ces différents centres des impôts concernés. Ce qui a pour effet de baisser les chiffres par rapport aux recettes. Toute chose qui incite certains cadres et observateurs du domaine des finances publiques que « ce DG des impôts, qui est de l’ancien régime, est dans une logique de déstabiliser les recettes de l’Etat et de mettre les autorités de la Transition dans des difficultés », eu égard à la tension de trésorerie du moment, du fait des sanctions injustes et inhumaines imposées à notre pays.
Par ailleurs, certains cadres du département des Finances pointent un doigt accusateur vers le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou, comme étant laxiste en laissant agir le DG des impôts. « Le ministre ne commet-il pas une erreur en conservant Mathias Konaté à son poste, alors qu’il est un produit de l’ancien régime ? », s’interroge un cadre de l’administration fiscale, qui soupçonne des manœuvres déstabilisatrices chez cet administrateur fiscal. Sans oublier que mêmes les collaborateurs du DG ne sont pas d’accord par rapport à ces mutations.
Contacté par nos soins, le responsable communication de la Direction générale des impôts, Alidji Sidi Touré, le chef des Relations publiques et de la communication, a déclaré que ces informations sont de simples rumeurs. « J’ai été aussi informé de ces rumeurs durant le week-end, j’ai contacté mon collaborateur, qui n’en a pas eu confirmation ». Et d’ajouter avoir oublié de soulever ce point lors de la réunion du lundi matin (présidée par le DGA) en divers. Pour M. Touré, si cette décision de mutations est prise, elle est frappée du sceau « confidentiel » et nul ne peut les qualifier d’arbitraires. « C’est le DG qui a l’appréciation discrétionnaire des besoins de fonctionnement du service », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que la loi n’impose aucune consultation des syndicats avant des nominations ou des permutations, et la loi exige qu’après une durée maximale de cinq ans à un poste des mutations doivent être opérées. Les textes, souligne-t-il, ne fixe aucun délai minimal pour procéder à des mutations à ces genres de postes.
Sauf, que malgré ces explications, les syndicats sont vent debout contre ces mutations qualifiées d’arbitraires et inopportunes. Et l’on sait que les rumeurs, sous nos cieux, comportent souvent du vrai. Affaire à suivre.
Bruno D SEGBEDJI