Cette mission dans le Royaume Chérifien, qui entre dans le cadre de la diplomatie parlementaire entre nos deux pays, a été marquée par des visites, des séances de travail et des rencontres avec les autorités marocaines.
Younoussi Touré, qui avait un agenda très chargé, a notamment rencontré le Président de la Chambre des Représentants du Maroc, l’Honorable Karim Ghellab, le Président de la Chambre des Conseillers, l’Honorable Mohamed Cheick Bidillah, le Premier ministre marocain, Abdellah Benkiran, le Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS), Khalihenna Ould Errachid, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani, le Directeur général de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, le Président Directeur Général de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), Mostafa Terrab et le Président Directeur Général de Royal Air Maroc (RAM), Driss Benhima.
L’objectif de ces visites était de donner des informations précises sur l’évolution de la double crise sécuritaire et institutionnelle qui secoue le Mali et de remercier les autorités marocaines pour leur soutien dans la résolution de cette crise. Younoussi Touré et sa délégation entendaient également gratifier le Maroc, et notamment Sa Majesté le Roi Mohamed VI, pour son appui concernant le vote de la Résolution 2085 autorisant le déploiement des forces étrangères dans la guerre contre les terroristes au Mali.
Au cours des différentes rencontres avec les autorités du Royaume Chérifien, le Président de l’Assemblée nationale du Mali a expliqué la crise malienne, depuis sa genèse jusqu’au début de l’intervention française et du déploiement des forces africaines.
Avec son homologue marocain, les échanges ont porté notamment sur les moyens de développer les relations de coopération entre les deux institutions. Il s’agit du renforcement des relations entre l’Assemblée nationale malienne et la Chambre des représentants, à travers une « coopération fructueuse ».
Au cours de ces échanges, le Président Touré a fait la genèse de la double crise que traverse le Mali. Il a surtout salué l’intervention des forces française et africaines grâce auxquelles notre pays est train d’entrevoir l’espoir d’une sortie de crise. «Aujourd’hui, le pays est en train d’être libéré des mains des groupes terroristes et le Mali compte organiser, à l’issue de cette crise, des élections libres et transparentes pour faire redémarrer le processus démocratique malien, initié il y a 20 ans», a-t-il expliqué. Il a également évoquée la Feuille de route adoptée par le Mali, dont l’objectif majeur pour notre pays est le rétablissement d’institutions légitimes.
Partout où le Président Younoussi Touré et sa délégation sont passé, la crise malienne était au menu. L’élu de Niafunké s’est déclaré heureux de se trouver au Royaume du Maroc, pays de civilisation et carrefour arabo-berbère, africain et musulman. En outre, il a martelé que le Mali et le Maroc étaient unis par des liens de sang depuis 1590, avec l’arrivée de l’armée du Sultan Ahmed Al-Mansur Saadi. Selon lui, depuis cette époque, les échanges commerciaux se sont développés à travers le Sahara tout comme les liens socioculturels entre nos deux peuples.
C’est dire que cette visite témoigne, si besoin en était, que les liens solides et séculaires qui unissent les pays ont subsisté et résisté aux tourments et péripéties de l’histoire. Et ce n’est pas à cause de la crise actuelle que le Maroc abandonnera son pays ami et frère du Mali. Pour le Président par intérim de l’Assemblée Nationale, la présence à nos côtés de nos frères marocains, en ces moments difficiles de l’histoire du Mali, nous réconforte et augmente notre détermination à consolider les liens entre nos deux pays.
«Fort heureusement, les populations maliennes commencent à retrouver l’espoir, avec la libération amorcée des régions occupées du joug des djihadistes et terroristes qui semaient la terreur, en faisant subir aux populations d’immenses souffrances au nom de la Charia: amputations, viols, lapidations, tortures, destructions de mausolées et monuments, dont certains sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité», a déclaré Younoussi Touré.
De leurs côtés, les autorités marocaines ont, chacune, apprécié à sa juste valeur cette démarche du Président du Parlement malien. Elles lui ont donné l’assurance que le Royaume du Maroc a été et sera toujours aux côtés du Mali dans la recherche d’une solution à cette crise, aussi bien au niveau des institutions internationales, comme le Conseil de Sécurité de l’Onu, qu’au sein des organisations internationales où siègent les deux pays, dont l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
Le Premier ministre marocain a particulièrement assuré de l’accompagnement de son gouvernement pour la réussite de la transition malienne. Il a notamment rappelé l’assistance que le Royaume Chérifien a apporté au Mali dès les premières heures de la crise. De son côté, le ministre des Affaires Etrangères du Maroc a insisté sur le fait que «le Mali est un symbole du patrimoine culturel mondial et, pour nous, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays ne sont pas négociables».
Pour sa part, le Président marocain de la Chambre des Représentants a suggéré à la délégation malienne de s’inspirer de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) afin de mettre en œuvre une expérience similaire, dans le but de lutter contre les différents aspects de la marginalisation et de la pauvreté qui touchent certaines couches sociales au Mali.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 2013-02-21 02:38:24