Mme Onesis Bolano Prada, deuxième secrétaire à l’Ambassade de Cuba à Bamako, a animé le 12 octobre 2012, une conférence de presse pour informer l’opinion publique de la volonté de son pays à saisir l’Assemblée générale des Nations Unies d’un projet de résolution sur la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique. « Le blocus économique, commercial et financier contre Cuba persiste et s’intensifie malgré l’opposition réitérée et presque unanime de la communauté internationale pour son élimination », a-t-elle déclaré. Pour la diplomate, le blocus est une politique unilatérale, immorale et repoussée aux États-Unis et par la communauté internationale. « Les États-Unis doivent le lever d’une manière inconditionnelle sans plus tarder », a-t-elle estimé. Elle a rappelé que l’année dernière, 187 Etats membres ont voté en faveur de la résolution. Selon elle, cela constitue une véritable démonstration que la bataille pour la levée du blocus jouit de la reconnaissance et l’appui de l’immense majorité de la communauté internationale.
Elle dira de sa date d’institution à 2010, le blocus américain a fait perdre à l’économie cubaine la somme d’au moins 975 milliards de dollars. Elle a indiqué que les mesures prises par le Président Obama au sujet des voyages et des remises des émigrés cubains n’ont pas un grand impact sur le dispositif législatif qui consacre le blocus américain contre son pays. « Cuba continue sans pouvoir exporter et importer librement des produits et des services vers ou depuis les États-Unis.
Cuba ne peut pas utiliser le dollar nord-américain dans ses transactions financières internationales ou avoir des comptes avec cette monnaie dans des banques de tiers pays », a-t-elle précisé. Pour cela, elle a estimé que malgré la rhétorique officielle qui essaie de convaincre l’opinion publique internationale que l’actuel Gouvernement nord-américain a introduit une politique de changements positifs, Cuba continue sans pouvoir faire le commerce avec les filiales d’entreprises nord-américaines de tiers pays. « Le blocus viole le Droit international.
Il est opposé aux propos et aux principes de la Charte des Nations Unies et constitue une transgression au droit à la paix, au développement et à la sécurité d’un État souverain. Il est, dans son essence et ses objectifs, un acte d’agression unilatérale et une menace permanente contre la stabilité d’un pays », a-t-elle dénoncé. Le diplomate très amer dira qu’aucun blocus n’a été aussi vaste et brutal contre un peuple que celui que les États-Unis exercent contre la population cubaine depuis un demi-siècle. Selon elle, le blocus américain, au terme de la convention de Genève de 1948 est un acte de génocide.
« Le blocus constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme de tout un peuple. Il viole aussi les droits constitutionnels du peuple nord-américain, brisant sa liberté de voyager à Cuba. Il viole, en plus, les droits souverains de beaucoup d’autres États par son illégal caractère extraterritorial », a-t-elle indiqué. Pour tout cela, elle dira : « Cuba demande à tous les Gouvernements engagés pour les normes du système multilatéral de commerce, pour la liberté de commerce et de navigation et pour le refus à l’illégale application extraterritoriale d’une loi nationale, de voter le mardi 25 octobre 2011 en faveur du projet de résolution qui exige la fin du Blocus »
Assane Koné
Le Républicain 17/10/2011