Nul ne doute que durant ces dernières années, le laisser aller était devenu trop grand ; la délinquance financière avait connu un seuil dépassant l’imaginaire ; l’incivisme de son côté n’a fait qu’élire domicile à tous les niveaux et chacun de son côté se livrait à toute sorte d’intimidations pour avoir le dessus sur ceux qui l’entouraient. Bref, le pays était livré aux pilleurs, aux corrompus et les corrupteurs se donnaient à cœur joie dans leur sale métier sans que personne ne crie au scandale, d’autant plus que chacun y tirait profit. Le chef maison de son côté pensait que ses mots ayant trait au « Sinangouya » pouvaient tout régler. Le grand Chaos avait gagné sa place au sein de toutes les institutions, services publics, parapublics et privés.
Des incertitudes, elles se pointaient de partout à tous les niveaux…
Pour commencer des élections qui étaient annoncées n’étaient pas certaines même aux yeux du citoyen qui ne sait pas ce que sait une élection. Car, rien n’était prêt en rapport avec ces scrutins électoraux. Et que dire alors de ce marché, oui de ce gros marché de confection de cartes d’électeurs qui avait été confié à l’enfant à papa. Des sobres sauts qui n’avaient rien d’assurance pour le Mali. En réalité, les maliens s’attendaient à un changement, et certains leaders politiques avaient pris le devant en lâchant le mot sur un possible coup d’Etat contre l’ancien occupant des lieux de Koulouba. Tout çà, sans que les uns et les autres daignent se résigner au pire des cas tenter de reculer, pour mieux sauter. La raison était pour toute simple : la façon dont le pouvoir était géré avait aveuglée tous ou presque.
Alors c’est dans ce Tohu-bohu, qu’est intervenue le 22 mars, cette mutinerie de jeunes militaires aboutissant à un coup d’Etat, qui a été salué par une majorité de ses mêmes politiques et une partie de la population, pas forcement ceux ou celles qui n’avaient pas voix au chapitre durant ces dix dernières années. Bref, ce putsch intervenu était considéré comme l’écrasement d’une épine gênante qui était sous les pieds de beaucoup d’entre nous. Mais, au fil des temps, chacun de ceux-là qui pensaient profiter de la relative jeunesse des putschistes du 22 mars 2012, pour se faire une image, commençait à perdre espoir ; et la suite est sans…
Ces militaires putschistes, faut-il les condamner, les accuser, ou les… ? Au sens propre des mots, la réponse est non. Nous devrions savoir une chose, en posant cet acte, nul ne doute qu’ils ont dû sauver le pays d’une situation sans précédent. En réalité, surtout ne soyons pas avare avec les mots, qui d’entre nous pouvaient prédire, le sort qui devrait être réservé au Mali après des élections (présidentielle et législatives mal organisées) ; en un mot des élections « bâclées » ? Sur quel pied allions nous danser si un président de la république était mal élu (surtout dans ces conditions où tout était flou), où chacun des potentiels prétendants au fauteuil principal de Koulouba, croyait qu’il était l’homme de la situation ou se prenait pour être le candidat de celui qu’il qualifiait de part et d’autre comme étant leur mentor ?
Alors, que nous nous ressaisissons pour mieux aborder l’avenir ensemble. Nous devrions sans aucun doute apporter notre soutien total à ses jeunes qui ont eu le courage, et qui se sont sacrifiés pour sauver ce pays. D’aucuns dirons que ce pays, il y a si peu, était au sommet de son art, et qui en un laps de temps serait tombé dans les profondeurs d’un océan abonné aux oubliettes. Cela peut paraître vraie comme pensée, mais par contre d’autres pourraient soutenir le contraire comme argument. Dans cette situation, chacun peut effectuer ses calculs mentaux en sa façon et croire que seul ; « lui », il détient la vérité. Mais… mais… mais ne faisons pas l’amalgame. Le Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes ne doivent pas être traités comme des bons à rien. Ils ont fait quelque chose que d’autres devraient faire depuis, mais qui ne l’ont pas fait, manque de patriotisme et de courage.
Seulement, ce dont nous déplorons aujourd’hui, et qui peut avoir des justifications peu convaincantes en différents points, ce sont ces multiples arrestations de politiques, de militaires et de cadres à longueur des jours sans réel fondement aux yeux du citoyen lambda. On le sait, même les journalistes, n’ont plus n’ont pas été épargnés. La preuve, le Dirpub du quotidien privé « L’Indépendant, El Hadji SAOUTI Labass Haïdara en a fait les frais d’inconnus ».
Le peuple doit-il, reconnaissance à ces mutins du 22 mars 2012 ? Et si, il était dit, que le Président ATT voulait que les choses se passent ainsi afin de prendre son congé définitif de Koulouba ? « Car, dans les coulisses, il semblerait qu’ATT aurait tout tenté avec les leaders de la classe politique sans parvenir à se frayer une porte de sortie honorable et acceptée par tous ». De ces confidences, d’autres voix se seraient levées pour annoncer que le président ATT savait, qu’il n’avait plus la capacité d’organiser des élections crédibles pour le peuple, avec cette rébellion qui a repris le 17 janvier dernier. En plus l’homme semblait au bout de ses efforts. Il ne semblait plus avoir de forces adéquates pour juguler tous les problèmes qui lui faisaient face. C’est pourquoi, il aurait tout tenté avec ceux-là, qui se disent pourtant : « Patriotes », quant à savoir quels Patriotes… toute la question est de mise.
Maintenant, que le coup d’Etat est fait et consommé, qu’un président par intérim a été désigné et qui a géré le pays pendant 40 premiers, ensuite qu’il lui a été donné mandat de continuer à gérer le pays pendant encore un an ; qu’un gouvernement de mission disposant de pleins pouvoirs a été formé ; que le chef de file des mutins ait bénéficié au sortir avec la médiation burkinabé, les prérogatives d’ancien chef de l’Etat ; eh bien, ce qui reste en ce moment est la suivante : « place doit être donnée désormais à qui de droit pour gérer la crise de la rébellion, du terrorisme ; établir un fichier fiable pour le pays et organiser dans les délais raisonnables des élections générales crédibles, transparentes et équitables et ouvertes à toutes et à tous.
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq Cocorico
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