DIASPORA: Des compétences et de ressources à mobiliser pour favoriser l’émergence socioéconomique du Mali

Le Premier ministre Moctar Ouane au lancement de la conférence de mobilisation des compétences de la diaspora pour l’emploi au Mali

Organisée à Bamako du 15 au 26 février 2021, la conférence de haut niveau sur la mobilisation de la diaspora  pour l’Emploi a répondu à toutes les attentes.

La cérémonie de clôture a été coprésidée par le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene, et son collègue de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré.

A leurs côtés, la coordonnatrice résidente du Système des Nations unies (SNU) au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe et de nombreux diplomates accrédités dans notre pays. Si elles sont efficacement mises en œuvre avec un suivi régulier, les recommandations doivent permettre à notre pays de résoudre en partie l’équation du chômage.

 

Ainsi, pour favoriser la mobilité et le transfert des compétences de la diaspora, les participants ont suggéré la réalisation de la typologie de la diaspora, l’initiation des programmes de mise en relation des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur.

Ils ont aussi recommandé la création d’une plateforme de localisation des compétences de la diaspora, l’initiation d’une semaine de la diaspora et de s’inspirer des cas de réussite des diaspora chinoise et rwandaise en matière de création d’entreprises.

«Améliorer le climat des affaires et favoriser l’entrepreneuriat» est la charpente de l’axe 2.

A ce sujet, les participants ont préconisé l’adoption d’une loi pour faciliter le retour et l’investissement de la diaspora, la création des conditions favorables pour le retour et l’installation des compétences (travailler sur le climat des affaires) et la mise en place d’une Banque d’investissement pour la diaspora.

L’axe 3 avait comme thème «faciliter et accompagner l’intégration économique des bénéficiaires».

A ce niveau, les participants ont conseillé la mise en place d’un programme de parrainage des jeunes, la création des conditions facilitant l’employabilité des jeunes à la fin de leur formation, des plateformes d’apprentissage, de mentorat et de management à distance.

«Ce programme ambitieux doit prendre en compte tous les paramètres de la migration en lien avec les problématiques de l’emploi.

S’inscrire dans la consolidation des acquis du programme Tokten Mali, serait capital pour la réussite de cette initiative au regard des résultats concrets que celui-ci a atteint dans ses différentes phases tout en prenant en compte la question de la formation professionnelle des jeunes au Mali», a indiqué M. Alhamdou Ag Ilyene, ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine.

Quant au ministre Mohamed Salia Touré, il a souligné que la Banque africaine de développement (BAD) attire l’attention des dirigeants africains et européens sur le fait que «263 millions de jeunes n’auront aucune participation économique au système de production d’ici 2025».

Au Mali, a déploré M. Touré, «5 millions de jeunes, âgés de 15 à 35 ans, sont concernés pour près de 53 % de la population active. Et parmi eux, entre 700.000 à 800.000 sont sans éducation, ni formation pour participer pleinement au développement économique et à la stabilisation».

La résolution de cette équation est une condition sine qua non de l’émergence de notre pays, de la réussite dans la lutte contre le chômage et la pauvreté.

«Ce phénomène de croissance démographique africaine, de migration et de sous-emploi des jeunes, s’ils ne sont pas appréhendés et maîtrisés, l’instabilité au Sahel va poursuivre son cycle infernal de désolation et de crise à répétition», a rappelé le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Autant dire que Si nous n’y prenons garde, au lieu d’être un tremplin pour le développement économique et la stabilité de nos Etats, la croissance démographique africaine pourrait être un sérieux obstacle à franchir !

Hamady Tamba