Les divergences de vue se multiplient entre les militaires, dont l’influence sur la politique africaine de la France ne cesse d’accroître, et les diplomates, qui cachent difficilement leur irritation à ce sujet. Surtout sur la question du président IBK et de la rébellion touarègue.
Le cas d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) est en effet particulièrement conflictuel à Paris. Depuis plusieurs semaines, l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, reproche au nouveau président malien de ne rien faire pour imposer la paix dans le Nord du pays et de se montrer trop intransigeant avec les groupes rebelles touaregs – qui ont toujours eu la cote auprès des militaires français.
La lecture des événements est différente au Quai d’Orsay, à l’ambassade de France à Bamako et même à l’Elysée, où les « hommes bleus » ne sont pas autant idéalisés. « Cela ne fait que six mois qu’IBK est là, il ne peut pas tout changer d’un coup, relativise un diplomate. Sur le problème touareg, il fait ce qu’il peut, mais il pâtit de la lutte d’influence que se livrent les voisins du Mali et de l’absence d’unité entre les groupes rebelles ». Même son de cloche à la cellule africaine de l’Elysée, où l’on rappelle que l’entretien du 27 février à Abuja entre François Hollande et IBK a été fort cordial. Le président français n’a paraît-il « rien à reprocher » à son homologue malien.
Y. C.
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-03-21 12:10:40