Les multiples et longues absences du Président de la République du Mali relèveraient d’une indifférence, voire d’une insouciance face à la crise multidimensionnelle qui frappe le pays. Sinon, comment comprendre que c’est au moment où son peuple est fortement divisé entre partisans et adversaires d’une révision constitutionnelle et où son armée est victime d’attaques terroristes quasi quotidiennes, qu’IBK choisit d’être absent du pays. Il est parti du Mali depuis le mardi 18 juillet pour une visite de remerciement aux autorités des Emirats Arabes Unis pour leur soutien à l’organisation du Sommet Afrique-France de Bamako. D’Abu Dhabi, la capitale des E.A.U, il rallia Abidjan pour assister à la cérémonie d’ouverture des jeux de la Francophonie, sans même faire une petite escale de quelques heures à Bamako. Fuit-il le chaudron malien pour des endroits plus paisibles ?
Le président de la République a effectué du mardi 17 au jeudi 20 juillet 2017, une visite d’amitié aux Emirats Arabes Unis pour remercier les autorités de ce pays de leur appui à l’organisation du sommet Afrique-France. Faut-il le rappeler, le pays de l’Emir Mohamed Ben Zayed Al Nahyane a volé au secours du Mali lors du Sommet Afrique-France organisé à Bamako en janvier 2017, en apportant un soutien matériel considérable jusqu’à hauteur de 70 véhicules dont 40 blindés. Cet acte de solidarité a été hautement salué par tout le peuple malien. Mais, la question que l’on se pose est celle de savoir pourquoi le Président IBK a-t-il choisi ce moment crucial au Mali et surtout après une longue absence passée en France pour une visite privée ? Ne pouvait-il pas décliner l’invitation de son homologue ivoirien Alassane Ouattara, après avoir consacré la moitié de la semaine à Abu Dhabi pour venir se dédier à la recherche de la solution à la crise qui a pris, ces derniers temps, une nouvelle dimension ?
Le Président de la République sait bien que ni le Premier ministre, encore moins les ministres ne pourront décider en ses lieu et place pour les problèmes qui assaillent actuellement le Mali. C’est lui qui a été élu, donc il doit être en première ligne du combat pour la résolution des problèmes auxquels le Mali est confronté. Mais, avec ses multiples voyages, dont certains ne pourraient relever que d’une promenade de santé, il donne l’impression de reléguer les difficultés de son peuple au second plan, d’où des critiques acerbes de ses détracteurs. Ces derniers pensent, à tort ou à raison, que certains de ses voyages, coûtent plus au contribuable qu’ils ne lui rapportent.
En somme, quand le PARENA, l’un des partis politiques de l’Opposition malienne, avait dressé le bilan des voyages d’IBK à l’extérieur et qui faisait, en terme de distance parcourue, 15 fois le tour de la Terre, ce parti s’émeut moins de la distance cumulée des voyages que de leur impact sur le Mali. A quelques mois de la fin de son premier mandat, notre président gagnerait à donner à ses concitoyens l’impression qu’il est à leur côté et au chevet de leurs problèmes.
Youssouf Sissoko
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