Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement dira que la première session du Pdd-Din a permis le démarrage effectif des activités du programme sur le terrain. «Aujourd’hui, même si le taux d’exécution du plan d’action du 1er semestre 2014 n’est pas à hauteur de souhait, il est cependant réconfortant de relever l’implantation de 11 périmètres maraîchers dans tous les cercles couverts par le programme», a indiqué. M. Barry.
«Cette réalisation à laquelle s’ajoute la formation des formatrices devant conduire les actions au niveau de ces périmètres, ainsi que leurs équipements en petits matériels, a incontestablement marqué les esprits des populations qui ont senti l’arrivée d’un programme qui prend en compte leurs préoccupations en terme de réduction de la pauvreté dans leurs zones respectives», a expliqué le secrétaire général. Avant de remercier l’Agence de coopération suédoise semestre (Asdi), qui n’a ménagé ni son temps, ni ses efforts pour rendre effective la signature de l’Accord et opérer de manière diligente le premier décaissement de ressources financières substantielles ayant permis le démarrage effectif du programme sur le terrain.
C’est pourquoi, soutient M. Barry que «la présente session permettra la mise à la disposition de la cellule Technique de Coordination Nationale du PDD-DIN de ressources humaines, financières et matérielles adéquates pour la mise en œuvre des activités inscrites dans le Plan de travail». Cette deuxième session a en outre permis aux administrateurs d’être édifiés, à travers la présentation du compte-rendu de la 1ère session du comité de Pilotage, l’état de mise en œuvre des recommandations de la 1ère session du comité de pilotage, l’état d’exécution des activités du 1er semestre 2014, le rapport financier du 1er semestre 2014 et le plan de travail du 2ème semestre 2014.
À titre de rappel, le Delta intérieur du Niger est la plus vaste zone humide du Mali d’importance internationale, dont l’ensemble a été érigé en «Site RAMSAR» depuis janvier 2004. Il se classe comme la seconde zone humide du continent africain après celle de l’Okavango au Botswana. Le Delta intérieur du Niger s’étend sur une superficie de 41.195 Km2, couvrant le cercle de Ké-Macina dans la région de Ségou, Mopti, Djenné, Ténenkou et Youwarou dans la région de Mopti, et enfin Goundam, Diré, Niafunké dans la région de Tombouctou. Il couvre 43 communes, dont 40% ont moins de 10.000 habitants et 16% plus de 25.000 habitants. Les plus grandes communes se localisent sur la marge occidentale du Delta intérieur du Niger.
La densité de la population dans le Delta intérieur du Niger varie entre 17 et 21 habitants /km2.
Selon le dernier recensement de 2009, le Delta intérieur du Niger abrite une population d’un million et demi d’âmes. La démographie allant croissante, on l’estime à deux millions d’âmes dans 10 ans et les bénéfices socio-économiques produits par la crue allant décroissants, il est compréhensif que la tension sociale monte dans le Delta. À l’intérieur du Delta, en milieu rural, la vie s’organise et se gère en fonction des saisons, elle-même déterminée par le rythme de la crue annuelle. Dans le Delta, l’homme est actuellement subordonné à la nature et aux caprices de l’eau.
Cette vaste zone d’inondation située au cœur de la zone sahélienne, est un écosystème particulier composé de mares, de lacs, de bourgoutières et de forêts inondées et exondées. En dépit des énormes potentialités du Delta intérieur du Niger en ressources biologiques, les facteurs climatiques défavorables dus aux effets des changements climatiques et les diverses pressions anthropiques ont fortement contribué à la dégradation des écosystèmes et à la détérioration des conditions de vie des populations.
C’est dans ce contexte, et dans le but de trouver un équilibre entre la production et la conservation que le Programme de développement durable du Delta intérieur (Pdd-Din) a été conçu par le gouvernement du Mali et ses partenaires techniques et financiers. L’objectif global de ce Programme décennal consiste à «améliorer les conditions socio-économiques en termes de sécurité alimentaire et de moyens d’existence des exploitants agricoles de type familial pauvre (hommes et femmes) dans le Delta Intérieur du Niger au Mali». Et l’objectif de la phase triennale (2013-2015) vise à «améliorer la résilience des populations ciblées à travers l’accroissement de leur prise de conscience sur la gestion intégrée des ressources naturelles, incluant les causes profondes des changements climatiques, leurs implications et leurs mesures d’adaptation».
Il est à rappeler que c’est à la faveur de l’Accord spécifique de financement, intervenu le 24 octobre 2013 entre le gouvernement du Mali et le Royaume de Suède, que la mise en œuvre du Programme de développement durable du Delta intérieur du Niger (Pdd-Din) a pu officiellement démarrer le 1er novembre 2013. Cet Accord porte sur une contribution suédoise de 45.000.000 SEK, soit environ 3.286.611.760 FCFA avec une contribution du gouvernement du Mali à travers le Budget spécial d’investissement pour un montant de 233.302.000 pour une phase transitoire de 3 ans (2013-2015).
Alhousseini TOURE
Source: Le Reporter 2014-08-13 19:30:44